La Chapelle Saint-Jean d’Antibes, une aventure familiale depuis 1789
En présence d’Eric Pauget, député des Alpes-Maritimes, de Charles-Ange Ginésy, Président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes et de Jean Leonetti, Maire d’Antibes Juan-Les-Pins, les différents acteurs de la restauration de la chapelle ont participé à cette inauguration après plusieurs années de travaux.
Association, familles, architecte, entrepreneurs et financeurs se sont réunis pour inaugurer la nouvelle ère de cette chapelle familiale. Jean-Louis de Turckheim, chef du projet familial de restauration de la chapelle, et Paul Barnaud, président de l’association de Sauvegarde de la Chapelle Saint-Jean ont ouvert l’événement.
Après des discours de toutes les parties rappelant l’histoire, l’intérêt artistique, l’engagement des familles réunies en association, le chantier, les difficultés rencontrées et les savoir-faire utilisés, l’assemblée a participé à la plantation d’un caroubier de saint Jean (ou pain de saint Jean-Baptiste). Cette plante aurait reçu son nom de saint Jean-Baptiste qui se serait nourri de ses fruits pendant son séjour dans le désert.
Puis l’intérieur de la chapelle a été officiellement présenté. Une plaque sous le porche a été dévoilée avant que des visites guidées de l’intérieur de la chapelle ne débutent. Une exposition de photographies du chantier était présentée dans la nef.
Après la réception par la chapelle Saint-Jean du prix PACA 2021 des Vieilles Maisons Françaises, l’inauguration s’est terminée par un concert de Jazz, offert par un couple de donateurs américains, Sidney et Patricia Bach, qui avait fait le voyage depuis Ashville, Caroline du Nord, jusqu’à Antibes.
Une chapelle familiale depuis 1789
Cette chapelle romane est l’une des plus anciennes d’Antibes, voire de la région. Construite au début du XVIIe siècle, elle était la propriété de la confrérie de Saint Jean-Baptiste et de Notre Dame de la Garde jusqu’à son acquisition par Jean Antoine Cauvin en 1765. En 1789, la fille de ce dernier épouse Henri Guide, et apporte en dot la propriété de la chapelle. C’est ainsi qu’entre ce site patrimonial d’intérêt dans la famille Guide, dont les descendants sont toujours les propriétaires. En effet, malgré la confiscation de la chapelle deux mois après le mariage d’Henri Guide et d’Anne Élisabeth Cauvin en tant que bien du clergé devenu bien national, Henri Guide achète une nouvelle fois la chapelle Saint-Jean en 1796. En contrepartie, il obtient l’accord de l’Assemblée Nationale de pouvoir y être enterré avec sa femme et tous ses descendants à venir.
Aujourd’hui, ce sont 25 familles propriétaires en indivis du domaine, toutes descendantes d’Anne Élisabeth Cauvin et d’Henri Guide. Regroupées en Association pour la Sauvegarde de la Chapelle Saint-Jean, la grande famille continue de veiller à son entretien.
Une grande campagne de restauration
En 2014, la chapelle Saint-Jean souffrait de l’humidité qui remontait par capillarité depuis le sol jusqu’aux voûtes en passant par les murs de la nef : le toit n’était plus étanche et le ciment du carrelage rendait impossible toute aération.
Une campagne de restauration est alors lancée avec trois objectifs principaux : mettre l’édifice hors eau, lui rendre son apparence intérieure et extérieure du XVIIe s. et enfin, permettre l’accès de la chapelle aux personnes à mobilité réduite. Il a fallu décaisser la façade Est de l’édifice : d’abord pour la création de nouveaux drains, puis pour une nouvelle calade. Grâce à des études stratigraphiques, les couleurs des plus anciens enduits et badigeons ont pu être retrouvées et réalisées pour rendre à la chapelle son apparence du XVIIe siècle.
Malgré quelques difficultés rencontrées (notamment la réfection totale de la toiture qui était imprévue), le chantier a permis de belles découvertes. Trois grandes entrées de 3 mètres de large et de haut ont été mises à jour dans la nef, confortant l’idée d’une chapelle de pèlerinage. Un mur de refend en pierre blanche, découvert à 20 cm sous le niveau actuel du sol, barrant la nef dans sa largeur, indique qu’une chapelle moins longue était déjà présente dans une époque antérieure au XVIIe siècle.
La chapelle Saint-Jean n’a pas encore révélé toute son histoire. L’Association de Sauvegarde de la Chapelle Saint-Jean, présidée par Paul Barnaud, continue son engagement dans l’entretien de cette chapelle familiale avec intérêt, volonté et tout l’investissement dont elle a déjà fait preuve lors de ces sept ans de travaux. Enfin, le retable du chœur a été restauré par Christian et Sylvie Aussel, descendants d’Henri Guide et donc propriétaires du site. Cette restauration a permis à l’œuvre de retrouver son éclat.
La Sauvegarde de l’Art Français félicite toutes celles et ceux qui se sont investis pour mener à bien ce projet et remercie Jean-Louis de Turckheim et Paul Barnaud pour leur accueil lors de l’inauguration de la chapelle Saint-Jean.