Dans le cadre de la restauration de la Chapelle de la Sorbonne et de son fameux tombeau du Cardinal de Richelieu, nous avons eu le privilège de rencontrer Paul Percetti, représentant de la Ville de Paris, et Véronique Millande de la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles (COARC). Ensemble, ils nous ont dévoilé les enjeux patrimoniaux de ce projet ainsi que les perspectives d’avenir pour ce lieu aussi historique qu’emblématique.

Quel est le projet de la Ville de Paris pour l’avenir de la chapelle de la Sorbonne ?

Quelles utilisations sont prévues et à quel type de public va-t-elle être ouverte ? 

Située en plein cœur du Quartier Latin, cette chapelle est surmontée de l’une des premières coupoles édifiées en France, devenue le symbole de la Sorbonne dans le monde entier. Elle abrite des œuvres d’art majeures comme le tombeau du Cardinal Armand Jean Du Plessis de Richelieu, mais aussi des médaillons peints par Philippe de Champaigne aux écoinçons de la voûte. Hélas, le lieu est longtemps resté difficilement accessible, voire fermé. Le projet, en lien étroit avec l’université qui en est l’affectataire, consiste à restaurer les intérieurs et à l’ouvrir plus largement au public,  afin d’en faire un lieu de visite .  Animée par un programme culturel, la chapelle serait à nouveau fréquenté par les étudiants du quartier, et plus largement, ouverte aux amoureux de l’art et du patrimoine. 

En quoi le tombeau du Cardinal est une œuvre majeure pour l’Histoire de l’Art ? Pourquoi est-elle si emblématique ?

 La réalisation du tombeau a fait long feu et il a été achevé près de 40 ans après la mort du Cardinal.  Il a été sculpté par François Girardon (1628-1715), premier sculpteur du roi Louis XIV. Très apprécié à la cour, il est l’auteur de quelques-uns des plus grands chefs-d’œuvre de la sculpture versaillaise ou bien encore de la statue équestre du roi qui était située sur l’actuelle place Vendôme (fondue en 1792). La qualité de l’exécution, la finesse des drapés, le rendu des expressions sur les visages des allégories de la Foi et de la Théologie ainsi que la beauté du geste d’abandon du Cardinal se tournant vers l’autel, en font un chef d’œuvre de la statuaire française du XVIIe s. 

Quels sont ses besoins de restauration ? Quels métiers et savoir-faire d’art vont être sollicités ?

Le tombeau, en marbre, est actuellement très encrassé et ponctuellement taché. Le gisant du Cardinal a perdu un doigt de sa main droite. Une équipe de conservatrices- restauratrices, mandatée par la Ville de Paris, interviendra sur la base d’un protocole scientifique bien défini, va restaurer l’œuvre, qui retrouvera ainsi sa blancheur et sa lisibilité. 

Enfin, pourquoi avoir fait appel à la Sauvegarde de l’Art Français pour cette souscription ?

La Sauvegarde de l’Art Français nous aide depuis plusieurs années à accélérer le programme de restauration patrimoniale, assuré par l’équipe de la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles de la Ville de Paris (COARC). Ce travail commun, au service d’un patrimoine exceptionnel, a déjà permis de rendre son éclat à de multiples œuvres, dans les églises ou dans l’espace public. Nous remercions la Sauvegarde de l’art français et ses mécènes qui vous nous permettre de rendre toute sa majesté à ce monument insigne, au sein d’une architecture exceptionnelle. 


Ce projet de restauration est une étape décisive pour redonner à la Chapelle de la Sorbonne et au tombeau de Richelieu leur éclat d’antan. Grâce aux efforts conjoints de la Ville de Paris et de la Sauvegarde de l’Art Français ainsi que de tous les donateurs, ce monument historique retrouvera bientôt toute sa grandeur, pour le plaisir des étudiants, des Parisiens, des visiteurs, et des amateurs d’art et d’histoire du monde entier.

 Pour aller plus loin : Découvrez davantage sur ce sujet en écoutant notre podcast « Sacré patrimoine – Agir avec la Sauvegarde de l’Art Français » en collaboration avec RCF.

Ce travail commun, au service d’un patrimoine exceptionnel, a déjà permis de rendre son éclat à de multiples œuvres