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DIJON : INAUGURATION DU CHAR SHERMAN, RESTAURÉ GRÂCE AU PLUS GRAND MUSÉE DE FRANCE
le char sherman dit duguay-trouin retrouve son apparence d’antan rue sambin à Dijon
À l’approche du 80e anniversaire de la libération de Dijon, le char Sherman, dit Duguay-Trouin, a été restauré et présenté au public le vendredi 6 septembre 2024, quelques jours avant les commémorations de la Libération, qui ont eu lieu le mercredi 11 septembre dans toute la ville.
Une journée de commémorations
Au programme de cette journée de festivités : une cérémonie comprenant une mise en lumière de la porte Guillaume, une animation dans la cour d’honneur, ainsi que le pavoisement de la rue de la Liberté. Une exposition, visible sur les grilles du jardin Darcy, a également pu accueillir de nombreux visiteurs. Ces derniers ont enfin pu (re)découvrir lors de cette journée de célébration mémorielle, le char Sherman, devenu « monument » emblématique de Dijon.
La Sauvegarde de l’Art français, présente aux côtés des élus locaux pour la cérémonie d’inauguration
L’inauguration du char Sherman s’est déroulée en présence de nombreux acteurs de la ville, dont Jean-Philippe Morel, adjoint au maire de Dijon en charge des anciens combattants et du devoir de mémoire, et Christine Martin, adjointe à la culture. Ils étaient accompagnés par Alice Tillier, Directrice régionale de la fondation en Bourgogne-Franche-Comté, de notre correspondant local Bernard Sonnet ainsi que des deux étudiantes : Emeline Marcand et Solène Pfauwathel, ayant participé activement à ce projet de restauration, dans le cadre du volet étudiant du « Plus Grand Musée de France ».
Après les discours prononcés au pied du char, les participants ont été invités à rejoindre la caserne du Drapeau, située juste en face, où le lieutenant-colonel Étienne Royal, délégué militaire adjoint pour la Côte-d’Or, les a accueillis. Des représentants des associations du souvenir militaire, des anciens combattants, ainsi que des descendants des militaires ayant participé à la libération de Dijon, étaient également présents pour honorer la mémoire collective.
Une restauration rendue possible grâce au concours de deux étudiantes engagées dans « Le Plus Grand Musée de France »
La restauration de cet objet historique rend compte de l’engagement de toute une communauté, et en particulier de la ferveur de toute une ville réunie autour de ce projet de restauration local. Un enthousiasme partagé entre tous les acteurs publics et locaux de la ville ainsi que des deux étudiantes de l’université de Dijon de Bourgogne-Franche-Comté. Emeline Marcand et Solène Pfauwathel ont participé au volet étudiant du programme « Le Plus Grand Musée de France » au cours de l’année scolaire 2022-2023. Avec le soutien de La Sauvegarde, elles ont œuvré afin de rassembler des fonds destinés à la restauration de ce symbole historique bien connu des dijonnais. Les dons récoltés ont permis de financer l’étude préalable menée au cours de l’été 2023, étape clé avant le début du processus de restauration.
La jeunesse au service du patrimoine
Le programme « Le Plus Grand Musée de France », lancé pour la première fois en 2013, permet à des étudiants de toute la France de s’impliquer dans des projets de restauration. Encadrés par La Sauvegarde et son comité scientifique, composé de conservateurs français de renommée, les étudiants identifient et choisissent une œuvre à restaurer, accessible gratuitement à tous. Leur mission, au cours de l’année scolaire, s’étend ensuite à lever des fonds et à sensibiliser le public autour de l’importance de la préservation du patrimoine mobilier local.
A propos de l’œuvre restaurée
Le char Sherman est un véhicule blindé fabriqué par Detroit Tank Arsenal (Chrysler), produit à plus de 7 000 exemplaires entre juin 1942 et août 1943. Ce modèle en particulier est arrivé en France lors du débarquement de Provence, en août 1944. Alors qu’il remontait la vallée du Rhône en direction de la Côte-d’Or, en tête d’une colonne, il fut touché par des obus allemands à Meursault. Trois des cinq membres de l’équipage, dont le sous-lieutenant Antoine Cattanéo, le brigadier-chef Alexis Petitbon, et le cuirassier René Delaporte, perdirent la vie dans cette attaque.
L’histoire de ce char aurait pu s’arrêter là, mais en 1948, Jean Jacquemard, un Dijonnais, décida de le ramener à Dijon, où il demeure encore aujourd’hui.
La restauration
Conservé dans une caserne dijonnaise, le char fut exposé au public, d’abord sur la place du Premier-Mai pendant dix ans, puis dans la rue Sambin à partir de 1958. Il est classé monument historique depuis le 20 août 1992, une reconnaissance rare pour un véhicule militaire.
Après plus de 70 ans en extérieur, soumis aux intempéries, le char présentait des signes de détérioration : tôle corrodée, peinture écaillée, chenilles endommagées, et présence de tags. Une restauration complète était nécessaire pour préserver ce symbole de mémoire collective.
Les travaux ont été confiés aux ateliers A-Corros, spécialisés dans la restauration de revêtements métalliques, et réalisés in situ pour redonner au char toute sa splendeur.