À Carcassonne, des décors peints redécouverts
Édifiée au XIIIe siècle et rebâtie au XIVe siècle, l’église Notre-Dame du Mont Carmel, de style gothique méridional, se situe dans la ville basse de Carcassonne. Peu entretenue et restaurée depuis le XIXe siècle, l’église souffre d’importants désordres. L’association diocésaine, propriétaire de l’édifice, a entrepris d’importants travaux d’urgence pour sauver ce lieu témoin de l’histoire de la ville de Carcassonne.
En déposant la voûte aménagée au XIXe siècle, les ouvriers du chantier ont fait une admirable découverte : les plafonds du XIVe siècle et les poutres, recouverts de décors peints remarquables.
Des peintures du XIVe siècle redécouvertes
Sous la voûte en plâtre aménagée en 1854, les ouvriers intervenants sur le chantier ont eu la surprise de redécouvrir un ensemble de peintures du XIVe siècle.
À gauche, un évêque. À droite, une représentation d’un moine.On peut ainsi y voir des médaillons et armes, les représentations d’un évêque et d’un carme, ou encore un ensemble de motifs.
Une étude pourra permettre de mieux cerner l’histoire de ces peintures et également envisager leur restauration et leur mise en valeur pour les visiteurs. L’église conserve par ailleurs de très belles fresques réalisées au XIXe siècle par l’artiste toulousain Joseph Engalière, contemporain et collaborateur de Viollet-le-Duc, qui a également travaillé pour le Palais de Justice de Carcassonne.
L’église Notre-Dame du Mont Carmel
Les Carmes s’installent à Carcassonne à la fin du XIIIe siècle et y construisent l’église Notre-Dame. Elle sera incendiée lors des pillages du Prince Noir et rebâtie en 1370. Mais l’histoire mouvementée de l’édifice ne s’arrête pas là : elle est vendue comme bien national à la Révolution puis rachetée par les Carmes en 1851 qui entreprennent d’importants travaux avant d’être à nouveau expulsés en 1880. Le couvent et l’église sont rachetés par la paroisse en 1908. Malheureusement, peu de travaux sont effectués pour préserver l’église. Pire, la structure du bâtiment est considérablement affaiblie par la construction d’un cinéma adossé au chevet.
Les désordres se sont ainsi multipliés jusqu’à ce qu’à la fermeture de l’église après la découverte de problèmes structurels menaçant la stabilité de l’édifice. D’importants travaux sont entrepris depuis pour renforcer la structure de l’église et la mettre hors d’eau. La Sauvegarde a soutenu le projet à hauteur de 88 000€ depuis 2017.