Campagne étudiante du « Plus Grand Musée de France » 2019
en bourgogne, bretagne, ile-de-france, dans le centre-val-de-loire et dans les hauts-de-france : 5 chefs d’œuvre à sauver !
Partie il y a un mois à la recherche d’œuvres à sauver, la nouvelle promotion étudiante du Plus Grand Musée de France a présenté une sélection d’une vingtaine d’objets d’art en péril devant un comité scientifique composé de conservateurs et historiens de l’art.
Les étudiants viennent faire appel à vous pour les aider à trouver l’argent nécessaire à la restauration de 5 d’entre elles, jugées comme les plus remarquables.
Une occasion unique pour nos jeunes participants de se former au mécénat et à la communication au profit d’une œuvre qui leur tient d’autant plus à cœur, qu’ils l’ont le plus souvent identifiée dans leur région d’origine… Soutenons-les !
Agnès Lascaux et Réjane Bonnot, étudiantes à Sciences Po Paris, ont entrepris de venir au secours d’un bas-relief en calcaire de Tonnerre, extrêmement précieux pour le patrimoine artistique, culturel et historique de la ville de Sens.
L’œuvre datée de 1567 et dont l’artiste est anonyme, a souvent été comparée à la célèbre Eva Prima Pandora de Jean Cousin Père, grand peintre de la Renaissance, natif de Sens.
Classée au titre des Monuments Historiques, l’œuvre souffre de l’humidité qui affecte l’église Saint-Maurice et porte atteinte à sa bonne conservation.
Une fois restaurée, elle pourra retrouver son emplacement d’origine : la prestigieuse Cathédrale de Sens, où elle ornait très certainement l’autel dédié à sainte Marie-Madeleine jusqu’à son transfert à l’église Saint-Maurice en 1817.
Étudiantes à Sciences Po Paris, Azénor Chalmel et Lorraine Lebrun ont fait la découverte improbable d’une grande toile du XVIIe siècle, roulée dans le presbytère de l’église Saint-Laurent où elle a été oubliée pendant près de 40 ans…
Probablement réalisée entre 1650 et 1652, l’œuvre représente à la fois une scène de donation du Rosaire à sainte Catherine de Sienne et saint Dominique ainsi qu’un renouvellement du Vœu de Louis XIII par Louis XIV. Une double iconographie intrigante et très rare, liée à l’histoire locale, témoignage d’une commande du seigneur de Beaumont, conseiller du roi Louis XIII au Parlement de Bretagne.
Très endommagée, la toile nécessite une restauration qui s’annonce spectaculaire.
Clotilde de Petiville, Chloé Lendroit, Eva Broso et Fiorella Palmieri, toutes quatre étudiantes à la Sorbonne, ont choisi de s’intéresser à une copie du célèbre tableau de Philippe de Champaigne, réalisée au XIXe siècle, par l’artiste-peintre Cornélie-Louise Revest.
Il s’agit de l’une des onze copies commandées sous le Second Empire par la direction des Beaux-Arts pour être envoyées dans des églises. Ces copies réalisées d’après des modèles exposés au Louvre sont majoritairement exécutées par des femmes. Tandis que les cours de l’Ecole des Beaux-Arts étaient alors souvent réservés aux hommes, les « demoiselles-copistes » trouvaient ainsi la possibilité de se former mais espéraient également acquérir une forme de légitimité artistique, à une époque où elles n’accédaient que rarement à la peinture d’histoire, genre pictural considéré comme le plus important.
Inscrite au titre des Monuments historiques, cette œuvre dont le vernis a jauni et qui souffre de griffures, coulures, repeints et lacunes, nécessite d’être restaurée pour retrouver son éclat.
Mégane Kéraudran, Cyrielle Arredondo et Mathilde Rétif ont choisi de venir au secours de trois tableaux de Jean II Restout, l’une des plus grandes figures de la peinture rocaille du XVIIIe siècle.
Peintes en pleine maturité de l’artiste, ces œuvres présentent la particularité d’être toujours à la place qui leur a été destinée lorsqu’elles ont été commandées en 1738.
Classées au titre des Monuments historiques, elles représentent des épisodes de la vie de l’apôtre Pierre : saint Pierre guérissant un infirme avec son ombre, saint Pierre en prison, délivré par un ange, saint Pierre recevant les clés.
Une intervention est urgente pour maintenir ces trois œuvres exceptionnelles dans un bon état de conservation.
Le choix de Théophile Gayrard et Eve de Seguins Pazzis, étudiants à Sciences Po Paris, s’est porté sur une statue de Saint-Jean l’apôtre conservée discrètement dans une alcôve à l’entrée de la Collégiale Notre-Dame de Saint-Omer.
Œuvre d’un artiste inconnu du XVIIe siècle, cette statue en terre cuite est l’unique élément restant d’un ensemble qui, à l’origine, comprenait aussi une statue de la Vierge et un Christ en Croix.
Si les affres du temps n’ont en rien altéré la force évocatrice de l’œuvre, la finesse des traits et la profondeur du regard de saint Jean, une intervention est indispensable pour rendre son panache à la statue victime d’une ancienne restauration maladroite. Gageons qu’elle retrouve ensuite une place digne de sa beauté dans la collégiale.