A Berzé-la-Ville, l’engagement sans faille de l’association
Au cœur de la Bourgogne, entre Cluny et Mâcon, le village de Berzé-la-Ville se niche dans les vallons couverts de vignes. Ses 700 habitants sont fiers de posséder plusieurs éléments de patrimoine importants: la chapelle des Moines et ses fresques romanes, mais aussi l’église Notre-Dame. Un patrimoine dont ils prennent grand soin…
Depuis 1982, les Amis du Vieux Berzé veillent sur leur patrimoine
Cette église paroissiale est l’objet de tous les soins des « Amis du Vieux Berzé »: un des objectifs permanents de cette association créée en 1982 réside notamment dans la sauvegarde et la mise en valeur de l’église. L’édifice, au même titre que les fours à plâtre, a été protégé en 1993 à son initiative, encouragée et soutenue par M. Patrick Arnould, conservateur des Monuments historiques à Dijon.
Dès 1985, grâce au dynamisme de l’association qui a toujours veillé à apporter sa contribution financière aux travaux, une première opération de sauvetage portant sur la toiture en laves de la nef a été entreprise. A cette époque, bien que n’étant pas encore protégée, l’église a bénéficié d’importants concours budgétaires dont ceux du Ministère de la Culture (au titre d’un programme spécial pour les matériaux traditionnels), du Conseil Régional, du Ministère de l’Intérieur (DGE) et de la Sauvegarde de l’Art français dont l’intervention fut décisive pour le démarrage de l’intervention.
En 1990, l’association a obtenu le prix Chefs d’œuvre en Péril, trophée remis à Paris par M. de Cossé Brissac, alors Président de la Sauvegarde de l’Art Français. Ce prix de 50 000 F a permis de remplacer les vitraux très endommagés de la nef.
De 1998 à 2000, une importante campagne de travaux en 3 tranches a été entreprise, portant sur la réfection complète de la couverture en laves du clocher et de l’abside, que la Sauvegarde de l’Art Français a soutenue financièrement. A la même époque, la chapelle sud a retrouvé son éclat, après deux chantiers de bénévoles sous l’égide de SMBS (Sauvegarde des Monuments de Bourgogne et de ses Sites) en 1998 et 1999 et une restauration par le maître M. Hisao Takahashi en 2000.
Contactée par la mairie et l’association, en 2017, la Direction Régionale des Affaires Culturelles a souhaité qu’un programme de restauration des peintures murales de l’ensemble gothique comprenant le chœur, l’abside et la chapelle nord soit entrepris. A cet effet un plan de financement spécifique a été établi.
Et c’est ainsi que, depuis le 18 mai 2020, la restauratrice Laurence Blondaux a commencé la réfection des décors de l’abside, opération financée conjointement par la DRAC, le Conseil départemental, la municipalité et les Amis du Vieux Berzé.
Une histoire millénaire
Les origines de l’église de Berzé-la-Ville sont très anciennes. On retrouve mention de l’église (in villa Berziaco) en 1006 dans une charte de Cluny (2628 réf. 255/1).
Plus d’un siècle après la fondation de l’abbaye de Cluny, par une autre charte de mars 1093, l’Evêque de Mâcon, Landri, donne à Hugues de Semur, abbé du monastère de Cluny, l’église paroissiale de Berzé-la-Ville consacrée à la bienheureuse Vierge Marie avec presbytère, cimetière, baptistère, offrandes et dîmes. Au Moyen-Age elle prendra le nom de Notre Dame de la Purification.
Au 15e siècle l’église est agrandie. Les deux chapelles et une abside polygonale de style gothique complètent la nef romane. L’ensemble est orné de dessin blanc sur fond rouge réalisé au pochoir très décoratif. L’édifice est surmonté d’un clocher dont la volumétrie massive et les baies géminées s’identifient au plan roman caractéristique de la région.
Au 18e siècle, période de relative aisance, la nef sera partiellement reconstruite et les baies ainsi que le portail seront agrandis après une délibération des habitants : faire poser deux fenêtres en taille avec leur vitraux et grilles de fer du côté midy et deux semblables fenêtres au nord afin d’éclairer ladite église dans laquelle on ne peut voir lire lorsque la porte est fermée, changer la taille de la porte, l’élever pour le passage des bannières… Un retable d’autel représentant la Présentation au temple et la Purification de la Vierge ornera le chœur à l’est.
Les vitraux ayant été en partie détruits par une violente tempête dans les années 1820, ceux des deux chapelles nord et sud ont été remplacés par deux beaux vitraux représentant au nord l’Annonciation et au sud le Martyre de Saint Blaise, copie d’une fresque de la célèbre chapelle aux moines. Ils ont été offerts par les paroissiens au 19e siècle.Abside après restauration – mars 2021
Sources:
Gaëtan Monchovet, président de l’association des Amis du Vieux Berzé, Historique de l’église de Berzé-la-Ville, 2020.
M. A. Gagnol, Berzé-la-Ville une paroisse en Mâconnais et son église Notre Dame de la Purification, 2013.
J. Virey, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, 1934, p.84.
Crédit photos: Marie-Anne Gagnol, les Amis du Vieux Berzé.