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L’Actu du Patrimoine : Un nouvel écrin pour le Musée de Cluny ; Les urgences de Notre-Dame…
Chaque lundi, la Sauvegarde de l’Art Français sélectionne pour vous 5 informations phares de la semaine. L’occasion de revenir sur l’actualité du patrimoine à ne pas manquer !
Un nouvel écrin pour le Musée de Cluny
Jusqu’au printemps 2021, le Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge sera en chantier. La cause ? Un projet de réhabilitation de grande envergure répondant à plusieurs attentes. Le premier enjeu de cet édifice historique repose sur l’accessibilité à toutes les personnes en situation de handicap. Le deuxième objectif recherché par Elisabeth Taburet-Delahaye, directrice du Musée, est de restaurer des parties indispensables telles que les espaces extérieurs des thermes et la chapelle. Une refonte complète de la scénographie a également été pensée pour moderniser le parcours de visite. Enfin, le dernier dessein de ce projet est d’améliorer son insertion urbaine grâce au jardin environnant. Ce chantier à hauteur de 25 millions d’euros, assumés par l’État, est complétée par le mécénat de compétence de la Fondation EDF qui offre sa précieuse expertise scientifique et technologique. En attendant l’ouverture totale du musée prévue pour mai 2021, l’hôtel de Cluny reste ouvert mais sur des portions restreintes.
Les urgences de la restauration de Notre-Dame
Lors de la dernière audition publique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) tenue au Sénat à propos de Notre-Dame de Paris, Pascal Prunet, Architecte en Chef des Monuments Historiques (ACMH) plaida pour une reconstruction de la charpente en bois, étant à ses yeux « la bonne solution » pour sa souplesse notamment. Néanmoins, l’urgence, d’après l’architecte, réside davantage dans les pierres altérées par l’incendie et l’eau, qui dataient pour certaines de 1170. Cet incident a alourdi considérablement les pierres, augmentant leur poids et transformant leur épiderme. De ce fait, la priorité actuelle est de retrouver des pierres de substitution, en rouvrant les carrières de pierres du bassin parisien, « le plus près étant le mieux ». Un autre point délicat du chantier est l’exécution de l’étaiement au niveau des arcs-boutants, du fait de leur sensibilité au moindre déséquilibre. Enfin, la dernière difficulté repose sur la libération de particules de plomb, hautement inflammables et dangereuses pour la santé des ouvriers… Une phase de consolidation qui n’est pas prête de se terminer…
Reconnaissance et légitimité : les artisans d’art sonnent l’alerte
A l’occasion de la Biennale internationale des métiers d’art qui eut lieu le week-end dernier au Grand Palais, les artisans ont énoncé six revendications, notamment le bénéfice d’un label d’indication géographique protégé. Le World Crafts Council Europe (WCC Europe), organisation à but non lucratif qui vise à promouvoir un intérêt international pour les métiers d’arts, en a profité pour réaliser une enquête auprès de ses membres. A la majorité, ils souhaitent que les termes « artisan », « manufacture » soient intégrés dans la programmation européenne et que les fonds publics européens soient davantage garantis. Le manque de visibilité auprès des institutions et du grand public serait complété grâce à une « année européenne des métiers d’art ». Enfin, ils attendent que des normes européennes soient bien plus adaptées à la réalité des entreprises. Les membres pointent également la nécessité de protéger les savoir-faire en danger en favorisant des modèles de transmission entre professionnels et étudiants. Représentant plus de 60 000 emplois répartis en 281 métiers d’art reconnus en France, ce secteur aspire à redevenir légitime sur le plan économique et à l’égard de la société.
Le mécénat territorial : un enjeu croissant
Les collectivités sont de plus en plus contraintes de recourir au mécénat face à la diminution des subventions allouées. Un tournant que des villes telles que Reims, Le Havre ou Nantes avaient déjà anticipé dans leur politique, beaucoup d’ailleurs ont opté pour la création de fonds de dotation. Mais face à la concurrence du mécénat territorial, les défis pour mobiliser les entreprises et les particuliers deviennent de plus en plus ardus. En effet, d’après Yaële Aferiat, directrice de l’Association Française des Fundraisers (AFF), « le fundraising est un métier, il s’apprend » car il ne peut être envisagé uniquement sous l’angle financier, son impact s’étend bien au-delà, que ce soit pour le mécène ou le porteur de projet. Le partenariat qu’établit le mécénat est plutôt gagnant pour les deux partis. C’est pourquoi, les petites et moyennes entreprises (TPE et PME) s’intéressent progressivement à cette démarche, d’autant plus depuis la loi de finances 2019 et son nouveau seuil de défiscalisation.
Des jeunes ambassadrices du village : une relève pour le patrimoine assurée
Sept jeunes filles du village de Jallaucourt viennent de commencer une formation pour devenir ambassadrices. Fin septembre, elles seront prêtes pour mener des visites guidées et parler de la richesse de leur commune : une mission qu’elles ont à cœur d’accomplir pour valoriser leur village. L’initiative est à l’origine de deux associations : Églises Ouvertes du Grand Est de France et Jallaucourt Toujours. Toutes deux souhaitaient redonner la parole aux jeunes et leur donner l’opportunité de s’emparer de ce patrimoine local. Ayant découvert les différents styles architecturaux ainsi que l’histoire de l’église du village, les jeunes filles vont désormais être formées aux gestes d’un guide-conférencier et s’entraîner à parler à l’oral. L’objectif sera d’assurer des visites guidées de l’église Saint-Denis et pourquoi pas mobiliser de nouveaux jeunes à la valorisation territoriale.