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L’Actu du Patrimoine : La pyramide célébrée, déjà endeuillée ; Notre-Dame : les sénateurs contre la loi d’exception…
Chaque lundi, la Sauvegarde de l’Art Français sélectionne pour vous 5 informations phares de la semaine. L’occasion de revenir sur l’actualité du patrimoine à ne pas manquer !
La pyramide célébrée, déjà endeuillée : la disparition de Ieoh Ming Pei
Jeudi dernier, s’est éteint l’architecte de l’emblématique pyramide du Louvre, Ieoh Ming Pei. Américain d’origine chinoise, il imposait une certaine vision de la modernité et du classicisme dans ses premiers projets architecturaux, essentiellement aux États-Unis. Sa carrière culmina dès qu’il obtint le Prix Pritzker en 1983, date symbolique à laquelle le président François Mitterrand fit appel à l’architecte pour repenser le Grand Louvre. Très vite, sa légitimité fut remise en question tout comme l’origine de son inspiration : le projet de M. Pei ne cessait de déchaîner de violentes passions, même le jour de son inauguration. Pourtant, aujourd’hui, la pyramide est unanimement appréciée, devenue aux yeux du directeur du Musée du Louvre, M. Jean-Luc Martinez, « un cœur et un poumon » indispensable. Comble de l’histoire ou heureux hasard, le concepteur de ce symbole nous a quitté seulement quelques jours après les 30 ans de la pyramide. Une sortie glorieuse pour un souvenir éternel…
Notre-Dame : les sénateurs contre la loi d’exception
Voté la semaine dernière, par les députés, le projet de loi sur la restauration de Notre-Dame sera débattu lundi 27 mai au Sénat. Un débat qui s’annonce houleux car l’opposition proteste contre l’urgence d’un chantier d’une telle envergure. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, dénonce à ce sujet le « péché d’orgueil de la part d’Emmanuel Macron » cristallisé dans l’article 9, qui prévoit la possibilité de déroger à certaines règles d’urbanisme et démarches administratives. Les amendements concernant le lancement d’un concours international d’architectes – mesure à l’encontre de l’assignation des Architectes en Chef des Monuments Historiques (ACMH) – ont été finalement rejetés. Enfin, le projet de loi devra régler la question de la souscription nationale et de sa surveillance d’un point de vue fiscal. Les sénateurs craignant la rétractation des mécènes, ce point s’annonce décisif pour conforter les dons en cours ou à venir… Affaire à suivre.
Le budget alloué au patrimoine, une affaire d’État ?
Représentant 3% du budget de la Culture, les fonds réservés au patrimoine ne cessent de paraître dérisoires face aux besoins concrets. Tout le monde semble s’accorder sur le manque d’entretien du patrimoine, mais quelle part réelle de l’argent public est consacrée à cette mission ? C’est ce à quoi tente de répondre Le Figaro. Tout d’abord, au niveau de l’État central, deux fonds distincts sont destinés au patrimoine monumental : la restauration de grands projets et l’entretien de monuments historiques. Les collectivités participent également à ces opérations : en effet, depuis la déconcentration des années 2000, 51% des monuments historiques appartiennent aux collectivités territoriales. De ce fait, malgré leurs moyens plutôt limités, il leur incombe directement de prendre en charge l’entretien. Face aux 2000 monuments historiques en péril, Didier Rykner, fondateur de la Tribune de l’Art, juge qu’avec 750 millions d’euros, l’État serait à même de dissiper cette menace. Mais les Français semblent avoir intégrer qu’ils devaient supplanter son action, comme l’a montré le cas de Notre-Dame. Le secteur privé par son soutien comble ce manque de moyens : outre le développement du mécénat d’entreprise, il démontre celui des souscriptions et autres appels aux dons. Difficile de savoir lequel instigue l’autre, mais une chose est sûre le patrimoine tient à cœur.
Un bel horizon pour le mécénat d’entreprise ?
L’incendie de Notre-Dame a généré un élan de promesses de dons sans précédent de la part des géants du CAC40. Cet énorme engouement tend à s’interroger sur la pratique répandue du mécénat d’entreprise. Créant un cadre juridique beaucoup plus avantageux et incitatif pour les entreprises, la loi Aillagon du 1eraoût 2003 avait vocation à donner une nouvelle place à la philanthropie. Depuis, l’intérêt général est devenu l’affaire de la société tout entière. En effet, d’après le ministre de la Culture, Franck Riester, en 15 ans « le montant des dons déclarés a été multiplié par 4 ; le nombre d’entreprises mécènes par 12 ». La seule exception réside chez les TPE-PME, qui n’ont pas encore le réflexe mécénat et se contentent de répondre sporadiquement à une sollicitation locale. A travers la loi de Finances 2019 portée par M. Riester, le dispositif sera réformé d’ici 2020 : les entreprises pourront continuer d’appliquer la défiscalisation de leurs dons sur 0,5% de leur CA, à la seule condition de respecter une certaine transparence. Ils devront désormais déclarer à l’administration fiscale tous leurs dons via un portail spécifique, dans le souhait de réduire au maximum les fraudes.
La Riviera française s’engage dans la transmission de ses savoir-faire
Emblématique des paysages de la Riviera française, les murs en pierres sèches constituent un véritable patrimoine bâti légué par les anciens. Ne nécessitant d’aucun mortier mais impliquant des connaissances environnementales, l’ouvrage de ces murs cristallise un précieux savoir-faire que la communauté d’agglomération de la Rivera souhaite transmettre. Pour la troisième année consécutive, des formations gratuites et ouvertes à tous sont organisées. Au programme : s’initier à la construction ou la restauration de murs en pierres sèches sur tout le territoire. Guidés par un murailler professionnel, les ateliers-chantiers se déroulent sur une journée entière. Après la découverte des outils et l’explication du montage, les bénévoles testent leurs compétences in situ. Saorge, Breil-sur-Roya, Menton, Castellar, Sainte-Agnès, et Castillon ainsi que trois autres communes participent entre mai et septembre à cette initiative : l’occasion d’apprendre un métier traditionnel en redécouvrant nos terroirs.