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L’Actu du Patrimoine : La restauration controversée du Château du Clos-Lucé, Une nouvelle flèche pour la basilique Saint-Denis…
Chaque lundi, la Sauvegarde de l’Art Français sélectionne pour vous 5 informations phares de la semaine. L’occasion de revenir sur l’actualité du patrimoine à ne pas manquer !
La restauration controversée du château du Clos-Lucé : une enquête toujours en cours
Jeudi dernier, Emmanuel Macron se rendait au château du Clos-Lucé d’Amboise, où s’est éteint le 2 mai 1519 Léonard de Vinci, pour déjeuner en compagnie du Président italien et fêter les 500 ans de la mort du peintre de La Renaissance. A cette occasion, une enquête préliminaire sur des travaux réalisés sans autorisation au sein du château, a refait surface dans la presse. En effet, en 2017, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) avait signalé auprès du procureur de la République de Tours une restauration illégale, qui aurait détruit, d’après La Tribune de l’Art, plusieurs boiseries et une cheminée d’époque des trois salons de la bâtisse du XVe siècle. Classées au titre des Monuments Historiques, ces pièces nécessitaient pourtant une attention toute particulière : elles ne retrouveront sûrement jamais leur état d’origine mais l’enquête est toujours en cours.
UNE NOUVELLE FLÈCHE POUR LA BASILIQUE SAINT-DENIS : UN CAS D’ÉCOLE ?
Berceau de l’art gothique, la basilique de Saint-Denis fut édifiée au XIIe siècle sous l’égide de l’abbé Suger. Foudroyées en 1846, la tour nord et sa flèche sont démontées sur la décision de Viollet-le-Duc, amputant la basilique pendant plus d’un siècle et demi. Aujourd’hui, l’association Suivez la flèche entreprend de restaurer le monument pour qu’il retrouve sa forme originelle. Sous la direction de l’Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jacques Moulin, ce chantier sera permis grâce à l’étude des documents graphiques produits à l’occasion du démontage du milieu du XIXe siècle. Bien que la restauration soit probablement envisagée comme « un chantier-école » suite à l’incendie de Notre-Dame, elle s’inscrit plus largement dans une recherche de renouveau urbain. D’après la tribune de Maryline Gillois, architecte et scénographe, reconstruire le patrimoine historique devient soudain un moyen de construire un nouveau lieu du commun, un lieu de citoyenneté. En effet, l’association souhaite ouvrir le chantier au public pour le sensibiliser aux techniques des maîtres bâtisseurs et lui donner l’occasion d’échanger sur l’évolution de leur centre historique. Plein de promesse, ce nouveau genre de forum collaboratif impliquera les Dyonisiens dans cette transformation historique.
LE CHEMIN DES IMPOSSIBLES : UN PARCOURS « ART ET PATRIMOINE » EN PERCHE
La semaine dernière débutait la première édition du Chemin des Impossibles, manifestation culturelle en Perche qui propose jusqu’au 2 juin, un parcours artistique dans les plus beaux édifices du territoire. Conçu comme un outil de développement de la région par l’art et la médiation, le Chemin des Impossibles a pour mission de favoriser en milieu rural, la diffusion de l’art contemporain et la médiation culturelle auprès de la population grâce à un dialogue vivant avec les artistes. Une diversité d’événements – expositions, ouvertures d’ateliers, parc de sculptures, bibliothèque – cherche à valoriser les lieux patrimoniaux qui les abritent en les ouvrant au public. Le parcours passe par les églises rurales de Courthioust et de Corubert, la route dite des manoirs, l’écomusée du Perche, le Jardin François ou encore l’Hôtel Bouillerie : autant d’endroits pour découvrir ce territoire sous un nouveau jour !
50 OBJETS D’ÉGLISES RETROUVÉS : UNE ENQUêTE AU CŒUR DE QUIMPERLÉ
En Bretagne, à Quimperlé, la brigade de recherche vient de mettre la main sur plus de cinquante objets religieux, volés dans des églises partout en France. L’enquête a débuté vers mi-février, après l’alerte de plusieurs églises du Finistère ayant successivement subi des vols de calices et de ciboires. Grâce aux investigations d’un service central de renseignement criminel, spécialisé en objets d’art à Pontoise, les enquêteurs sont intrigués par la vente d’un calice sur un marché du Mans. Une perquisition au domicile du vendeur, début mars, a permis de remonter à un homme de 37 ans qui écumait depuis quelques mois, les églises de France et y volait des objets pour les revendre à des antiquaires. Dupant les acheteurs sur l’origine des oeuvres, il prétendait avoir bénéficié d’un récent héritage de famille. Alors qu’il fut interpellé en avril par les gendarmes du peloton d’autoroute de Laon, à bord d’un véhicule volé, plus d’une cinquantaine d’objets sont retrouvés cachés dans le coffre : statuette en pierre, ciboire, tabernacle, autant d’objets en attente d’être restitués. L’homme quant à lui, est incarcéré à la maison d’arrêt de Ploemeur et devra répondre de vols de biens cultuels…
Les pompiers ariégeois formés aux secours des œuvres d’art
Suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris, l’importance des plans de sauvegarde des églises est plus que jamais au cœur des considérations des pompiers. C’est pourquoi à Pamiers, les soldats du feu sont en train d’achever le tout premier plan de sauvegarde des biens culturels de la cathédrale Saint-Antonin. En cas de sinistre, ils sauront désormais quelles œuvres sont à sauver en priorité. En effet, d’après le colonel Fabien Didier, directeur du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Ariège, il n’y a ni hasard, ni de facteur chance dans une opération menée par des pompiers. Par leur architecture particulière, les églises laissent beaucoup plus de temps aux sapeurs-pompiers pour faire sortir le public, le risque d’intoxication étant plus faible que dans les maisons où les plafonds sont bas. Après avoir sauvé la structure, les professionnels peuvent enfin sauvegarder le contenu. Il faut alors penser au lieu de stockage, en l’occurrence, les objets d’art de Pamiers seraient conservés au Monastère du Carmel. L’ouverture prochaine du musée de Foix bénéficiera d’ailleurs d’un dispositif de sauvegarde similaire…