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Le double nom de cette commune (Villare Sancti Sepulcri, 1170) doit son origine à une antique villa, attestée par de nombreux vestiges gallo-romains, ainsi qu’à un prieuré dépendant de l’abbaye bénédictine de Saint-Germer de Fly. Selon une longue  tradition dont Louvet, le compilateur de l’Histoire du Beauvaisis, se fait l’écho en 1631, cet établissement aurait été fondé en 1060  par Lancelin, fils de Foulques de Beauvais, seigneur de Villers, au retour d’un pèlerinage en Terre-Sainte, afin d’y abriter un morceau  du  rocher du Sai nt-Sépulcre. L’église du prieuré, bien doté de revenus et de droits féodaux, devint, grâce à cette insigne relique, un lieu de pèlerinage très fréquenté. L’afflux des fidèles explique aussi l’importance du village et de l’église paroissiale. Dédiée à saint Martin, la cure était conférée par l’abbé de Saint-Germer. L’église du prieuré (sous le vocable de la Trinité), vendue comme bien national à la Révolution, fut démolie par ses acquéreurs . Mais l’église paroissiale récupéra le fameux « carreau du Saint-Sépulcre », enchâssé dans un reliquaire de cuivre doré du XVIe s. Il y était présenté jusqu’à sa disparition en 1970. Elle a aussi hérité d’une Mise au Tombeau en pierre du début du XVII’ s. (exposée dans la chapelle du catéchisme), de restes des stalles et de quelques fragments de vitraux. Outre ces souvenirs mémorables, le monument se recommande par son ancienneté et son indéniable intérêt. Il attend une étude. La nef remonte, dans son gros œuvre,  à l’époque romane, peut-être au XIe s. si l’on  en juge par l’appareil de moellons (dont certains éléments en opus spicatum) visible en plusieurs endroits. Dès l’origine, elle était cou­ verte en charpente; elle est aujourd’hui lambrissée en forme de voûte. Des fenêtres ont été repercées au XIVe et au XIXe s. La  première travée du chœur est surmontée par un clocher massif et la seconde se termine par un chevet plat. Le chœur et la travée sous clocher sont couverts de croisées d’ogives profilées d’un gros tore dégagé par des scoties ; malgré leur aspect archaïque, comme celui des chapiteaux à crochets naissants qui les reçoivent sur de fortes colonnes engagées, elles paraissent de la même époque que les fenêtres à deux formes surmontées d’un oculus polylobé qui éclairent le chœur, c’est-à-dire du XIIIe s. Des restes de peintures simulant un appareil à joints ocre rouge sur fond ocre jaune subsistent en divers secteurs des voûtes et des murs. Encre les deux parties, les remaniements de l’extrémité  de  la  nef créent  une sorte de faux  transept ; au sud, une chapelle rectangulaire dite des catéchismes, jouxtait les bâtiments du prieuré. Au nord s’allonge jusque sur le côté de la travée sous clocher une jolie chapelle couverte de quatre croisées d’ogives retombant sur un support central.

 

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