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La terre de Villeneuve-les-Genêts, qui appartenait à l’origine aux Courtenay de Champignelles, fut érigée en paroisse par Robert de Courtenay en 1217. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est bâtie le long de la rue principale, sur une pente. Son plan est rectangulaire, de la façade occidentale au chevet plat, mais à l’intérieur, on distingue bien la nef du chœur liturgique. À l’ouest, un escalier d’une dizaine de marches conduit à la porte d’entrée moderne, percée dans la façade, encadrée de deux contreforts obliques. Seule la baie située au-dessus de cette entrée a gardé, malgré des reprises maladroites en briques, un arc trilobé gothique (XIVe siècle ?). Le clocher à base polygonale surmontée d’une fine flèche d’ardoises a été élevé au-dessus de la partie occidentale de la nef ; sa stabilité a entraîné un renfort particulièrement lourd constitué de pièces de charpente qui reposent sur les murs gouttereaux ou traversent la voûte en bois retenue par des entraits et des poinçons. À l’intérieur, la nef n’est éclairée de chaque côté que par une fenêtre petite et haut placée, à ébrasement intérieur.

Deux marches assurent la transition avec le chœur éclairé au nord comme au sud par deux fenêtres plus basses et plus grandes, facilement datables du XVIe siècle. Une cinquième fenêtre était percée dans l’axe du chevet plat, mais a été bouchée au moment de la mise en place du retable. Le chœur est recouvert, comme la nef, d’une voûte en plein cintre et en bois reposant sur une poutre couronnant le mur gouttereau. Des tirants de métal ont été ajoutés pour éviter le déversement des murs. Dans la longue tradition des églises peintes de Puisaye, l’église de Villeneuve-les-Genêts a dû connaître plusieurs décors que des sondages ou des enduits friables laissent deviner , dans la nef comme dans le chœur. Le plus complet, qui est aussi le plus récent, est celui du XVIIIe s., sur lequel on lit au moins une date 1782 et un nom Zanot. Le retable du maître-autel, portant un tableau de l’Assomption, est complété par des peintures en trompe-l’œil : boiseries, arcs appareillés, niches dans lesquelles ont été peints saint Pierre, saint Paul et saint Jean-Baptiste, tandis que Dieu le Père, entre deux anges agenouillés, figure dans la partie haute de l’arc en plein cintre. Entre les deux baies latérales, une scène dans un gros cadre mouluré représente en vis-à-vis l’Annonciation, au nord, la Nativité, au sud. Accolée à l’angle nord-est de l’église se trouve une tour circulaire en petit appareil et coiffée d’une toiture conique. Si elle sert aujourd’hui de sacristie, c’est visiblement un élément qui avait une autre destination, mais qui confirme pour tout cet ensemble le  XVIe siècle.

Pour la restauration de la charpente et de la couverture du clocher, du beffroi et la pose d’un paratonnerre, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une subvention de 22 867 €.

L. S.-P.

 

Bibliographie :

M. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 134.

M. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 775-776. (Réimpression : Histoire des communes de l’Yonne, 01960 Péronnas, 1998.)

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