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L’église Sainte-Tanche, implantée au centre du village, est encore entourée de son cimetière. Elle fait partie du groupe des églises de la Champagne méridionale qui ont conservé leur nef romane, dont la construction incombait aux paroissiens, mais dont le transept et le chœur, à la charge des décimateurs, ont été reconstruits au XVIe siècle. L’édifice n’est pas orienté ; le chœur est tourné vers le nord et la façade principale est au sud. La courte nef unique de trois travées est le seul vestige de l’édifice du XIIe siècle. Elle est couverte d’un lambris et reçoit le jour de fenêtres agrandies à l’époque classique.

Un clocher en bois du XVIIe s. domine le premier tiers de la nef. Le transept et l’abside ont été élevés entre 1520 et 1567. Le double transept saillant, de dimensions plus importantes que la nef, est constitué de deux travées de même largeur. Les transepts doubles sont l’une des particularités des églises auboises de la Renaissance ; on les retrouve dans une quarantaine d’édifices, en particulier à Poivres, Villiers-Herbisse, Plancy ou Maizières-lès-Brienne.

A l’extérieur, ce transept double est scandé de deux pignons contigus correspondant aux deux travées. Chaque pignon possède une couverture indépendance comme à Thieffrain, Salon, Poivres, Lhuître, Premierfait… Cette succession de pignons donne aux églises de l’Aube une silhouette bien particulière. Une tourelle d’escalier se situe entre les deux pignons ouest ; elle correspond peut-être à l’accès d’un clocher prévu à cet emplacement ; la façade sud est simplement percée d’une porte rectangulaire moderne sans ornementation.

L’abside à cinq pans, épaulée à l’extérieur par de gros contreforts, est éclairée par trois étroites fenêtres en plein cintre sans meneaux qui s’apparentent plus à l’architecture du Moyen Age qu’à celle de la Renaissance.

A l’intérieur, le transept et le chœur sont voûtés d’ogives qui retombent en pénétration sur le mur est, su les piles intermédiaires du transept et sur les piles engagées de l’entrée du chœur et de la nef. Ces piles reposent sur de très hautes bases (95 cm de haut) à décrochements prismatiques caractéristiques de la fin de l’architecture flamboyante.

Les bras du transept sont percés à l’est par deux larges baies à remplages flamboyants tandis qu’à l’ouest seule la seconde travée possède une fenêtre de ce type ; la première travée est percée d’une porte donnant accès à la tourelle d’escalier. Elle est également percée d’une fenêtre plus étroite et plus ancienne. Les grandes fenêtres du transept ont été refaites au XIXe siècle. On peut se demander si à l’origine elles n’étaient pas semblables à la grande baie Renaissance (qui orne le mur nord du transept ouest), composée de trois lancettes en plein cintre et surmontée, au-dessus d’un entablement, de trois arcs.

Dans les années 1880, l’architecte Eugène Hariot d’Arcis-sur-Aube entreprend la restauration de l’édifice. Il reprend en sous-œuvre le mur est de la nef, reconstruit le bras est du transept et l’épaule par un contrefort médian, enfin il restaure le bras ouest du transept à l’exception du mur nord qui a conservé sa fenêtre Renaissance.

L’église renferme une représentation sculptée du martyre de sainte Tanche en terre cuite du XVIe s., classée Monument historique, et une Vierge de Pitié de la même époque. La cloche date de l’an IV de la République.

La Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1997 une subvention de 75 000 F pour la restauration de la couverture.

 J. M.

 

Le projet en images