• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

6 KILOMÈTRES à l’ouest de Decize, sur le territoire de la commune de Sougy-sur-Loire, au milieu du hameau de Tinte se trouve  une  modeste  chapelle  dédiée  à  sainte Catherine. L’histoire rapporte qu’après la bataille de Poitiers (1356), les Anglais remontèrent la Loire afin de pénétrer jusqu’au cœur des provinces. Ils s’emparèrent alors de nombreuses forteresses, notamment du château de Druy en Nivernais. De cette dernière position ils menaçaient tout particulièrement la ville de Decize. Aussi, les habitants de Tinte, joli port situé sur la rive droite de la Loire, signalèrent aux Decizois la présence anglaise en faisant sonner les cloches de leur église. Certains allèrent jusqu’à Decize afin de demander protection et asile pour l’ensemble des habitants du hameau de Tinte. Les Decizois équipèrent des embarcations qui ramenèrent dans leur bonne ville, à l’abri des remparts, l’ensemble des habitants de Tinte et une partie de leurs biens. Avant de quitter leur village, pour éviter que l’ennemi n’en tire quelque profit, les habitants brûlèrent leurs maisons. La chapelle de Tinte, de construction rustique et de dimensions modestes, a donc été reconstruite après cet incendie. L’édifice a été peu modifié depuis le XIVe s. et conserve une partie de sa voûte lambrissée d’origine.

Les premiers écrits mentionnant cet édifice datent de 1717 : « François Robin, fils d’honorable homme Achille Robin et demoiselle Jeanne Belleraux… ont reçu la bénédiction nuptiale dans la chapelle Sainte-Catherine de Tinte, paroisse de Sougy ». Au fil du temps, les offices religieux pour les habitants du hameau ou les mariniers de passage furent de plus en plus rares. La chapelle servit même de boucherie aux Américains qui avaient un camp à Tinte pendant la première guerre mondiale. Elle fut de nouveau affectée au culte au début des années 1950. Une messe eut lieu chaque semaine jusqu’au début des années 1970. Après cette date, la chapelle ne reçut plus de fidèles qu’une fois par  an, le  jour  de l’Ascension.

Il est à noter que la chapelle Sainte-Catherine de Tinte, souvent oubliée dans les écrits des érudits, parus à la fin du XIXe s. et au début du XXe s., apparaît comme décor dans le film Hiroshima mon Amour d’Alain Resnais (1959).

Pour la réfection de la couverture et des maçonneries extérieures et intérieures, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 7 622 € en 2000 aux propriétaires de l’édifice.

C.

Le projet en images