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L’église Saint-Martin de Salles-Lavalette était autrefois le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Saint-Cybard d’Angoulême qui devait à plusieurs reprises s’opposer aux revendications du chapitre de Saint-Martin de Périgueux à son propos ; d’origine prieurale, l’église devint progressivement paroissiale. Le chœur et sa travée droite, les parties les plus anciennes de l’église, dégagées dans les années 1980, remontent aux XIIème et XIIIème siècles. La nef, édifiée à une époque plus tardive, comprend cinq travées ; elle a été profondément remaniée au  XIXème s. ; éclairée par  deux fenêtres en  plein-cintre sur son flanc sud, elle est flanquée au nord d’un collatéral de même longueur et couverte d’un plafond en plâtre au profil peu esthétique. La pose de plafonds en plâtre s’est échelonnée de 1869 pour le chœur à 1890 pour le collatéral nord. C’est vers 1882 que fut posé celui de la nef et que celle-ci fut totalement habillée d’un décor de faux appareil. Les campagnes de  travaux du  XIXème s. s’achevèrent par la reconstruction du clocher, au-dessus de la travée droite du chœur, et l’aménagement d’une sacristie. C’est donc le chœur qui attire l’œil par le rythme heureux de sa belle arcature régulière de sept arcades en plein-cintre reposant sur des colonnes à chapiteaux. Cinq fenêtres en plein cintre, assez larges et encadrées de fines colonnettes à chapiteaux, s’inscrivent à l’intérieur des arcades les plus orientées ; l’abside est voûtée en cul-de-four. Cette partie de l’édifice, qui date de la fin du XIème s., voire du début du XIIIème est postérieure, semble-t-il, à la travée droite qui la précède, couverte d’une coupole sur pendentifs de forme ovale, seule partie subsistante de l’église primitive. A l’extérieur, l’édifice révèle les campagnes successives de construction. L’appareil de la nef est de petits moellons. La façade couverte d’un placage de pierres de taille est percée d’un portail à trois voussures, couronné d’une corniche et encadré de colonnes dans lesquelles sont insérées des niches vides. Dans le reste du mur-pignon, d’un profil très bas, prennent place une rose et les traces d’une sculpture particulièrement endommagée. Le décor sculpté du portail, daté du XVIème s., ne manque pas d’élégance en dépit des mutilations qu’il a subies : les motifs des caissons qui compartimentent les deux premières voussures ont par exemple totalement disparu. L’édifice renferme un mobilier intéressant qui risquait de souffrir des chutes de plâtre et d’enduits. Le dégagement du chœur qui a mis en valeur la qualité de la structure, et notamment celle des chapi­teaux, incitait à rendre au reste de l’édifice, par ailleurs en très mauvais état, son volume initial. Pour la restauration de la charpente, la restitution de voûtes lambrissées et la réfection des maçonneries des murs de la nef et du bas-côté, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé à cet édifice non protégé une subvention de 100 000 F en 1995.

 E. G.-C.

Le projet en images