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L’église, au cœur de la petite commune située en Mayenne angevine, à l’est de Château-Gontier, est placée sous le vocable de saint Laurent. L’église actuelle remonte au XIe s., mais il faut attendre 1169 pour la voir mentionnée dans le cartulaire de Genêteil. Le fief relevait alors de la Maison de Vendôme. Pendant la Révolution, en 1793, la charpente de la nef est détruite par un incendie. Succèdent alors une restauration vers 1800 et, en 1828, la décoration du chœur.

L’église comporte une nef rectangulaire, un transept, dont le bras sud date probablement de la fin du XVe s., tandis que le bras nord, plus récent, a été remanié. Une tour s’élève à la croisée du transept précédée, à l’est, par le chœur au chevet plat et construit sur un axe sensiblement différent.

L’édifice conserve la structure de l’église du XIe s., l’appareillage en petits moellons, la tour de croisée percée de baies géminées côté sud. La nef est couverte d’un toit à deux versants en ardoise dont le faîtage n’est pas aligné sur celui, élevé, du chœur, en raison de la reconstruction à un niveau inférieur du toit de la nef au début du XIXe siècle.
L’unique bas-côté nord a été supprimé à la même date, et les baies cintrées néo-romanes qui étaient ouvertes dans les deux arcades de communication furent alors bouchées. Le bras nord du transept est accosté d’une tourelle d’escalier en éperon de la fin du XVe s. ou du début du XVIe siècle. La flèche de la tour est à double égout superposé ; la face sud de la tour est dotée de deux belles baies géminées, dont les colonnettes médianes sont coiffées d’un chapiteau, le tout dans un appareillage soigné. Les percements des autres faces ont été remaniés. Le mur gouttereau nord du chœur, qu’épaule un contrefort massif à l’angle nord, est percé de deux fenêtres romanes. Au sud, est logée anciennement la sacristie prenant jour par deux baies néo-romanes, le mur sud du chœur étant alors dissimulé.

À l’intérieur, la croisée du transept a été renforcée de massifs de maçonnerie et communique avec le chœur et la nef au moyen de deux ouvertures en arc brisé, la voûte de la croisée étant construite sur des arcs déprimés. La nef ouvre au sud au moyen d’une baie gothique. La nef et le chœur sont dotés d’une voûte récente en lambris, combinée à des entraits et poinçons apparents. Le bras sud du transept conserve un petit retable à deux colonnes et édicule du XVIIe s., accueillant une statue de saint Sébastien, tandis qu’au nord se dressent un autel et un retable néo-gothique.

Le décor du chœur s’avère impressionnant : des boiseries au-dessus de stalles, un ordre ionique, des niches ornées des statues des Evangélistes que surmonte la monumentale statue de saint Laurent, haute de 2,30 m, en avant d’une gloire ; ce décor a été exécuté en 1828.

Les travaux menés ont permis la réfection des maçonneries des élévations sud de l’église et la pose d’une couverture en plomb sur la tourelle d’escalier. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 4 000 € en 2009.

Pierre-Xavier Hans

Bibliographie :

Le patrimoine des communes de la Mayenne, t. I, Paris, 2002, p. 148.
Commune de Saint-Laurent-des-Mortiers : dossier église.

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