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Église de Quemperven est dédiée à saint Hervé ; cet abbé de Saint-Pol-de-Léon, qui vécut au VIe s., aurait en effet, selon une source du XVIIe s., fondé un monastère sur le territoire de la commune à laquelle il aurait donné son nom (Quemperven provenant, selon les interprétations, soit de « campus Hervei« , « territoire d’Hervé » en latin, soit de « kemper gwenn« , « confluent blanc » en Breton). L’église, citée dans les bénéfices du diocèse de Tréguier dès 1330 et érigée en paroisse en 1426, a été entièrement reconstruite au XVIe s. ; elle était alors vraisemblablement de plan rectangulaire, comprenant une nef flanquée de deux bas-côtés et fermée à l’ouest par un clocher­mur, un chœur à chevet plat ; une chapelle seigneuriale ouvre sur le bas-côté nord. Une importante campagne de travaux, échelonnée sur  tout le XVIIIe s., a profondément modifié la silhouette de l’édifice : construction du porche sud, surmonté de la secrétairerie, en 1712 ; construction de deux chapelles formant un faux transept, en 1731 au nord et 1732 au sud ; construction de la première sacristie au sud du chœur en 1740, démolie en 1770; construction (ou réaménagement dans l’ancien chœur) de la sacristie actuelle en 1761 ; reconstruction des bas-côtés de 1781 à 1784, ce qui a provoqué une modification de la pente du toit. Parallèlement à ces agrandissements successifs, l’église s’orne d’un riche mobilier : le retable central est commandé en 1716 au sculpteur Yves Corlay, et les chapelles nord et sud sont dotées de retables, respectivement en 1759 et 1772. L’église présente actuellement un plan en croix latine, avec une nef à sept travées ; un bas-côté sud dont les deux premières travées (à l’ouest) sont occupées par la chapelle des fonts et par le porche sud, qui empiète curieusement sur l’édifice ; un bas-côté nord sur lequel ouvre la chapelle Saint-Jean, face au porche sud; à l’extrémité est, les bas-côtés ouvrent directement sur les deux chapelles formant faux-transept ; le chœur, très peu profond, à pans coupés, est clos à l’est par une cloison le séparant de la sacristie. Fruit de ces remaniements successifs, l’église offre une silhouette composite, essentiellement marquée par le XVIIIe s., rythmée par les volumes du porche sud et des chapelles, et par les découpes originales des lucarnes à fronton ; les maçonneries aux appareils très divers attestent les nombreuses reprises. Seule la façade occidentale subsiste, intacte, de la première campagne de construction. Elle est caractéristique d’une formule architecturale commune à  de nombreuses petites églises des XIVe, XVe et XVIe s. en Basse-Bretagne : sa découpe triangulaire, unifiant la nef et les bas-côtés, est surmontée par un clocher-mur à trois baies sur deux niveaux, couvert en bâtière de dalles de pierre ornées de crochets. Cette façade très sobre est percée d’un portail, flanqué de deux contreforts qui contrebutent la nef, dont l’ornementation finement sculptée est bien représentative de celle des églises bretonnes du XVIe s. : le portail en arc à peine brisé est inscrit dans une embrasure à ressauts et à colonnettes engagées que couronne un gâble en accolade ; il est orné de choux frisés et surmonté d’un fleuron central et de deux pinacles latéraux.Pour la reprise des maçonneries et le rejointoiement de l’ensemble de l’édifice, la Sauvegarde de l’Art français a versé  une subvention  de  80 000 F en 1998.

C.H.C

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