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Point haut dominant la vallée de l’Oreuse, le hameau forestier de La Postolle dépendait anciennement de la paroisse de Thorigny, jusqu’à son érection en commune en 1790. L’église Saint-Joseph-et-Saint-Fiacre n’était d’ailleurs qu’une annexe paroissiale desservie par un vicaire à la désignation de la cure de Thorigny. Durant l’Ancien Régime, l’assemblée des habitants se tenait devant la façade de l’église, ce dont témoigne le tilleul planté devant l’entrée du monument en 1598.

En raison de la modestie du parti, de la couverture en charpente, de l’absence d’éléments de décor ou de modénature significatifs, ainsi que de la reprise des baies au XIXe s., qui nous privent de repères chronologiques, il est très difficile de dater l’édifice ainsi que de s’assurer, sans une étude du bâti, de la contemporanéité du chevet et de la nef, peut-être un peu plus ancienne. Par son plan à nef unique terminée par une abside à trois pans, le monument paraît, toutefois, remonter aux derniers siècles du Moyen Âge. Le chevet constitue, par ailleurs, la partie la plus intéressante de l’édifice, par la qualité de son dessin et, plus encore, de sa poutre de gloire du XVIe s., sculptée de motifs d’angoulants et d’un écusson aux armes de Juvenal de Belleville. Dans le sanctuaire, une inscription épigraphique porte : « Ici fut mis le noble cœur de Juvenal de Belleville, seigneur de Thorigny et L’Apostolle 1553 ». La seigneurie avait, en effet, été acquise, le 3 août 1445, par Guillaume Juvenal des Ursins, chancelier de Charles VII, et son épouse Jeanne Héron ; elle fut ensuite revendue par leur fille Jacquette à un certain Jean Thomas de Belleville.

Seule la chapelle élevée sur le flanc sud de l’édifice, à proximité de l’abside, présente certains éléments caractéristiques du début du XVIe s., entre gothique tardif et début de la Renaissance : profils des ogives et clef pendante ; réseau de la baie axiale ; support, avec base et chapiteau, sur lequel retombe la double arcade d’entrée communiquant avec la nef. Probablement s’agit-il d’une chapelle seigneuriale élevée par Juvenal de Belleville. Quoi qu’il en soit, celle-ci a incontestablement été bâtie dans un second temps puisqu’elle englobe un contrefort et obstrue l’une des baies de l’église.

Le monument ayant, entre autres avanies, subi de plein fouet la tempête de 1999, des travaux importants s’imposaient, principalement la restauration des toitures et de la voûte en plâtre. La Sauvegarde de l’Art français y a participé par un don de 7 000 € en 2011.

 

Philippe Plagnieux

Le projet en images