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Située à 20 kilomètres au nord de Vannes, le château de Callac en Plumelec est une vaste demeure dont l’existence est attestée au XIVe s. : il s’agit alors d’un premier manoir, érigé à proximité immédiate d’une ancienne voie romaine, mais l’on suppose qu’une motte castrale le précéda. Classé monument historique en 1971, son grand logis, datant de la seconde moitié du XVe s., vint sans doute compléter la construction primitive. Une aile à l’est s’y ajoute au siècle suivant, particulièrement destinée à l’administration du domaine. Le XVIIe siècle fixe l’état actuel, avec des travaux importants menés par les marquis Claude puis Amador du Guémadeuc. Ces derniers, dans la seconde moitié du siècle, construisent les pavillons d’angle de la cour d’honneur dont le toit est  « en pavillon » : l’un reçoit la chapelle, sur l’angle de la clôture sud-ouest du château, qui avait sans doute été construite sur une partie du mur d’enceinte du XVe s., comme en témoigne la base massive du mur gouttereau occidental. Cette chapelle domestique succède sans doute à une première, édifiée au XVe siècle.

De plan carré, le chapelle présente une élévation importante, pour faire pendant à celle du pavillon sud de l’aile est, qui ferme la cour d’honneur. Son chevet aveugle est adossé aux communs ouest de la basse-cour, tandis que deux baies, en arc brisé (réemploi ?), éclairent l’intérieur de part et d’autre. Les traces de barbotières, encore visibles, attestent la présence de vitraux : c’étaient probablement des vitrages clairs à bordures et blasons, comme il était en usage dans la première moitié du XVIIe s., et un retable en bois polychrome de la même époque devait orner le chevet. Alors que la chapelle est construite en moellons de schiste et de granit, les baies et la porte, sans doute en réemploi, sont uniquement en granit.

A la suite de plusieurs phases de travaux pour sauvegarder cet ensemble castellaire, ceux de la chapelle sont réalisés à partir de 2016 sous la maîtrise d’œuvre de Marie-Suzanne de Ponthaud, architecte en chef des Monuments Historiques, qui accompagne les propriétaires actuels depuis plusieurs années, notamment sur l’aile orientale du château. Grâce à une documentation photographique et une analyse architecturale, le dessin de la charpente originale a pu être restitué par l’architecte en chef. Les travaux de maçonnerie et d’enduits, réalisés par la société Vitry ont précédé la pose d’une charpente neuve en chêne construite par l’entreprise Moullec, puis couverte d’une ardoise à clous de cuivre (Le Neveu). La qualité de réalisation de ces travaux permet de restituer ce pavillon-chapelle et la symétrie architecturale complète souhaitée, au milieu du XVIIe s. par les marquis de Guémadeuc, et rendue à nouveau possible par la volonté tenace des propriétaires actuels. Ces travaux ont été financés par la DRAC Bretagne, le Conseil départemental du Morbihan, la Région Bretagne et par la Sauvegarde de l’Art français qui leur a fait un don de 5 000 € en 2016.

 

Diego Mens

Le projet en images