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L’église de Pacé, dédiée à saint Pierre, dont la première mention remonterait à 1127 – une fondation du roi Louis VIII au lendemain de campagnes dans le comté du Perche en 1126 – est un édifice roman, de plan rectangulaire, sur lequel ont été greffés au XIVème s., à l’ouest, un clocher, à la fin du XVème s., au nord, une vaste chapelle et au XIXème s., à l’est, contre le chevet plat du chœur, une sacristie. L’appareil de moellons de granit, calcaire et schiste ferrugineux présente encore en certains endroits des murs gouttereaux et dans le pignon de la nef, visible depuis l’intérieur du clocher, un opus spicatum reconnaissable. Devenu clocher-porche depuis la suppression au XIXème s. de l’entrée latérale, le clocher, percé alors d’une porte d’entrée, est une construction route simple et dépouillée, couverte d’une toiture de tuiles plates en bâtière. Un cordon mouluré visible sur ses faces ouest et nord qui marque un léger décrochement du mur et d’étroites fenêtres trilobées en sont les seuls éléments décoratifs. Un puissant contrefort en épaule au sud la façade, en raison; de la déclivité du terrain. L’examen de la charpente confirme l’hypothèse d’une construction du XIVème siècle. La nef, de trois travées, est couverte d’une voûte lambrissée dont les entraits et les poinçons sont dépourvus de mouluration ; cette disposition ainsi que le volume de la charpente laissent à penser que la voûte lambrissée a été reprise dans sa totalité dans la première moitié du XVIIème siècle. Les visites pastorales du début du XVIIIème s. constatent que le sol de la nef est irrégulier et alors constitué de dalles funéraires : elles en recommandent bientôt le pavage. La nef est éclairée par cinq baies : au sud, deux ouvertures de plein cintre qui appartiennent, semble-t-il, à une campagne du XVIIème s., encadrent une baie gothique profondément altérée au cours des siècles ; au nord, deux fenêtres ont été percées après une délibération du conseil municipal du 17 mars 1890 : à cette date en effet, ce dernier exprimait le souhait de procéder à l’ouverture de fenêtres « qui manquent totalement de ce côté »… Quant à la trace de l’arc de plein-cintre, bien appareillé, qui apparaît à l’extérieur encre ces deux baies récentes, elle correspond à la porte de l’ancien auvent ou chapitre, souvent évoqué dans les visites pastorales et reproduit sur le plan cadastral de 1812 ; il fut démoli vraisemblablement dans la seconde moitié du XIXème siècle. La chapelle édifiée sur le flanc nord de l’église à la fin du XVème s. communique avec le chœur et la nef par deux arcades de plein-cintre ; elle est éclairée au nord par une élégance baie à l’arc brisé qui a conservé son meneau et son réseau de soufflets et de mouchettes ; une étroite baie tréflée a récemment été dégagée dans le mur est. Enfin le chœur, d’origine romane, d’après l’opus spicatum visible en divers endroits, notamment du mur sud, était couvert primitivement d’une voûte lambrissée ; c’est en 1838 que cette dernière fut remplacée par une voûte de plâtre en berceau surbaissé. Des deux fenêtres qui éclairent le chœur au sud, celle qui est la plus à l’est et qui a conservé son meneau central, peur être datée de la fin du XVème s., tandis que l’autre, déjà remaniée lors d’une campagne du XVIIIème s ., a été agrandie en 1816. Le mur du fond du sanctuaire était lui aussi percé d’une baie qui a été murée au XVIIIème s. au moment de l’installation du retable. Ce dernier n’a pas été conservé et a été remplacé par un autre, d’inspiration néo-classique, dont le tableau central représente l’Adoration des Mages. Lors de la visite pastorale de 1707, le chœur était la seule partie pavée de l’église. Il renferme par ailleurs un lavabo et un armarium. Quant à la sacristie, construite entre 1722 et 1742 contre le mur nord du chœur et restaurée en 1807, elle a été démolie entre 1888 et 1890 ; la trace de la pente de la toiture est encore visible à l’extérieur. La première tranche des travaux devait s’appliquer à restaurer la charpente et la couverture de la tour-clocher, de la nef et de la chapelle nord. A cette fin, la Sauvegarde de l’Art Français a octroyé une subvention de 55 000 F en 1995.

E. G.-C.

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