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L’église Notre-Dame de Beaulieu, sous le titre de l’Assomption, est un petit édifice, construit entre 1664 et 1686. La sacristie a été ajoutée en 1822. L’église, qui est toujours un lieu de culte, est située à l’extrémité du village, perché sur une éminence (1321 m). Elle est orientée à l’est (longueur totale : 14,36 m). Elle comprend un petit vaisseau terminé par un mur droit (longueur 6,15 m x largeur 6,16 m), sur lequel ouvrent deux bras, l’un au sud, plus développé (3,97 m x 3,95 m : chapelle du Rosaire), l’autre moins profond (4,06 m x 3,15 m : chapelle Saint-Joseph) en raison du terrain. Une petite sacristie a été bâtie en 1822  contre le chevet, du côté nord. Les murs sont montés en moellons disposés assez régulièrement.

À l’extérieur, à la façade, le pignon est percé d’un oculus et interrompu par un clocher-peigne dont les deux baies sont encore munies de cloches. Détail amusant, le pignon de ce dernier a reçu tardivement un cadran d’horloge (1885 et 1926).

L’édifice se trouve dans un environnement qui contribue à son intérêt : sur la place, à ses côtés, un lavoir et un four à pain. Le caractère de cette église de montagne suffirait à lui seul que l’on s’emploie à la préserver. Mais son intérêt réside encore plus dans la série de retables qu’elle a conservés, loin des théâtres des guerres des XVIe et XVIIe siècles et des excès des Révolutionnaires : les habitants du Haut-Pays étaient attachés à leurs traditions. On remarque particulièrement le tableau de saint Sébastien (invoqué contre les épidémies) (XVIIe s.), celui des Âmes du Purgatoire (saint Joseph patron de la bonne mort), celui du maître autel, consacré au Saint-Sacrement (en liaison avec la confrérie) : l’ostensoir est entouré de deux anges, des saints Antoine et Fabien d’un côté, des saints Lazare et Sébastien de l’autre, avec un bon saint Jean-Baptiste. Mgr Soanen, en 1718, fit masquer l’hostie par une petite Vierge de l’Assomption.

Les autels étaient liés aux confréries, très nombreuses. Elles encadraient la vie sociale et religieuse des habitants. D’après les visites pastorales du zélé pasteur du diocèse de Senez, le prélat janséniste Mgr Soanen, il y avait au début du XVIIIe s. seulement 178 habitants.

L’attachement durable des habitants est attesté par le soin que, sous l’influence d’un curé passionné, le chanoine J.-F. Cruvellier (1825-†1888), ils ont accordé au XIXe s. au décor intérieur, notamment les vitraux de saint Antoine, de Notre-Dame de Lourdes, ainsi que l’oculus de la façade.

La commune, qui a déjà la charge de trois chapelles et de deux oratoires sur son territoire, a demandé une aide pour la reprise des murs et surtout pour la réfection de la couverture, qui laisse filtrer l’eau de pluie « et dont l’aspect extérieur est une véritable injure à la qualité et à la valeur historique du reste de l’ouvrage ». La couverture était faite autrefois en bardeaux de mélèze (qui avaient été rénovés encore en 1866). En raison des efforts de la commune pour son patrimoine monumental, la Sauvegarde de l’Art français a versé en 2005 une contribution de 3 500 €.

Jacques Thirion

 

Bibliographie :

Bulletin de l’Association pour l’étude et la sauvegarde du patrimoine religieux de la Haute-Provence, n° 12, 2e semestre 1992.

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