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L’ÉGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE domine le bourg de la commune de Mellionnec qui appartient au département des Côtes-d’Armor depuis 1790, mais qui, en tant que paroisse, continue à dépendre de l’évêché de Vannes, comme sous l’Ancien Régime. Mellionnec est connue comme paroisse depuis le XIIIe s., mais l’église actuelle ne remonte qu’au XVIIe siècle. Il est donc certain que celle-ci a été précédée par un – ou plusieurs – édifice(s).

À lire les inscriptions datées que l’on relève en trois endroits (bras nord et sud du transept, tour du clocher), on pourrait croire que la construction date de 1647, L. Coguic étant recteur, mais bien des éléments extérieurs prouvent qu’il s’agit en réalité d’une reconstruction : d’une part, l’inscription du bras nord du transept précise bien que le recteur « L. Coguic et les paroissiens de Mellionnec ont rebâti cette chapelle » ; d’autre part, plusieurs détails architecturaux montrent que l’édifice a connu plusieurs campagnes de travaux : la nef et le chœur ont des corniches à modillons qui disparaissent sur les bras du transept, ce qui témoigne que ceux-ci ont été ajoutés à une date ultérieure, de même que la sacristie, à l’angle du chœur et du bras sud du transept, ainsi que le porche sud qui est accolé au mur gouttereau sud de la nef et construit en hors œuvre. Enfin, plusieurs éléments sculptés, notamment des crossettes représentant des lions, placées au bas des rampants de la façade occidentale et datables de la première moitié du XVIe s., sont sans doute des pierres de récupération provenant d’un édifice antérieur, peut-être détruit lors des guerres de la Ligue.

L’édifice est entièrement construit en pierres de taille de granite. Le plan est en forme de croix latine, à nef unique, sans bas-côtés. Le chevet est terminé par trois pans, de même que l’extrémité sud du transept qui abrite la chapelle des fonts. À l’intérieur, les murs de la nef sont recouverts d’un enduit, tandis que ceux du chœur et des murs est du transept sont en petit et moyen appareil sans crépi ; des portes et des fenêtres ont été obturées, preuve supplémentaire de travaux postérieurs à 1647. Une niche dans le mur du chevet, et deux enfeus dans la nef, dont l’un aux armes des Bouteville, sont du style du début du XVIe s.

Le mobilier est relativement simple : trois autels, dont le maître-autel, du XVIIe s., comportant deux gradins à rinceaux surmontés d’un modeste retable dominé par un Christ en croix au sommet d’un petit dais central, soutenu par quatre angelots de bonne facture ; à chaque extrémité, les statues de saint Jean-Baptiste et de saint Pierre coiffé de la tiare pontificale qui sont, elles, d’un style un peu fruste. Quelques autres statues anciennes ont été conservées : l’ange soufflant dans une trompette (reste de l’abat-voix de l’ancienne chaire), saint Antoine ermite. L’ancienne chaire à prêcher, pour laquelle on avait, en 1872, utilisé des panneaux de style Renaissance, a été démontée et la cuve sert aujourd’hui d’ambon. La cuve baptismale en granite, peut-être du XVe s., est curieusement implantée dans le bras sud du transept. Les vitraux, à décor géométrique (fin XIXe s.), en majorité issus de l’atelier du Carmel du Mans, et signés Hucher fils, ont été restaurés en 1999 ; une seule baie, dans le baptistère, présente une scène figurée : un Baptême du Christ, non signé (XXe s.). Un chemin de croix a été mis en place en 1938 : il est constitué de quatorze tableaux peints signés Dodane.

Les travaux de réfection de la charpente, de la couverture et du couvrement de la nef, menés par l’architecte Bernard Le Moën, ont bénéficié de diverses subventions venues s’ajouter au budget de la commune. La Sauvegarde de l’Art français y a contribué pour une somme de 12 000 € en 2013.

Tanguy Daniel

 

R. Couffon, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, Saint-Brieuc, 1940, p. 255-256: « Mellionec ».

B. Tanguy, Dictionnaire des noms de communes et paroisses des Côtes-d’Armor, Douarnenez, 1992, p. 147.

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