• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Chapelle Notre-Dame des Anges. Abritée par des mûriers et des marronniers séculaires, cette vaste chapelle s’abrite dans la vallée du Lauzon, au bas d’une colline qui porte  le  nom de  Puy  d’Aulun. Ce toponyme rappelle que le site n’est  autre  que  celui  d’une station antique nommée Alaunium, sur la voie Domitienne entre Sisteron et Apt. Une inscription romaine remployée dans  la  construction actuelle en fait foi. Plusieurs sanctuaires se sont succédé là. Ils  sont  attestés  depuis  le  XIIème s.  Saint   Elzéar  et  sainte  Delphine  de Sabran s’y arrêtèrent (d’où la présence de  leurs  effigies  peintes). Depuis la grande peste du  XIVème s.  au  moins,  Notre-Dame  d’Aulun était   un  lieu  de  pèlerinage.   À  la  suite  de  miracles  au  milieu   du XVIIème s.,   l’évêque  de  Sisteron  d’Arbaud   de  Matheron   lui  accorda   le vocable de Notre-Dame des Anges et, pour répondre à l’afflux des pèlerins, fit appel aux Récollets pour la  desservir.  C’est  sous  leur égide que fut entreprise la reconstruction de l’église actuelle. Elle présente une disposition assez rare. La nef unique, couverte d’une  voûte en berceau à pénétrations, a été bordée par la suite de six chapelles latérales. Mais, selon une très vieille formule, le chœur s’articule avec une chapelle basse, dénommée crypte  mais  presque  de  plain-pied avec le sol de la nef. Le maître-autel se trouve sur une  haute estrade à laquelle donnent accès deux escaliers latéraux tandis qu’entre les deux une large arcade ouvre sur la « chapelle des Miracles », dont le fond présente le tableau de la Vierge  miraculeuse. Ainsi les fidèles pouvaient suivre les offices sur les deux autels. L’église a été construite de 1661 à 1674, date de sa consécration. L’évêque Laffitau, qui y fit exécuter de nombreux remaniements, la consacra à nouveau en 1755. En 1675, le marquis Laurens de Forbin-Janson, seigneur de Mane, fit bâtir du côté de l’évangile la chapelle Notre-Dame de Pitié. Celle de saint François d’Assise fut élevée du côté de l’épître grâce à Gaspard de Glandevès, marquis de Niozelle. D’autres suivirent : chapelle Saint-Claude en 1721, Saint-Joseph en 1728, Sainte-Anne en 1729. Le monument conserve de nombreux souvenirs attachants : les tombeaux sculptés des évêques d’Arbaud de Matheron et Laffitau (les évêques de Sisteron, « princes de Lurs », étaient propriétaires des lieux et y avaient leur château depuis le XIème s.), de nombreux tableaux et ex-voto  (dont deux classés). Malgré son intérêt, ce haut lieu de la dévotion provençale avait été laissé à l’abandon. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé  deux  aides  (50 000 F  le  27 mai  1993  et  10 000 F  le  28 avril 1994), pour la restauration .

J. T.

 

Le projet en images