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L’église paroissiale de Landebaëron, placée sous le vocable de saint Maudez, faisait partie jusqu’en 1790 de l’évêché de Tréguier. L’édifice, qui témoigne de  plusieurs  campagnes de  construction  depuis le   XIVème  jusqu’au XVIIIème s., ne manque ni d’intérêt ni de charme en dépit d’un caractère un peu hétérogène. De plan rectangulaire et  à chevet  plat, la nef, étroite  et  longue, est précédée d’un clocher-porche élevé, surmonté d’une flèche de pierre.  Le  long du mur sud se succèdent  un  ossuaire, un  porche  à auvent qui  permet  d’accéder à  la nef de ce côté et  deux fenêtres  pendantes  à lucarne,  seules  travées visibles  à l’extérieur d’un collatéral qui flanque la nef au sud.  Le développement  de  la façade  sud   s’achève par   une   grande  chapelle  qui   fait  largement   saillie,  elle­même flanquée à l’ouest par le retour d’équerre du collatéral. Au nord, une sacristie a été édifiée au droit du chœur. De la fin du XIVème s. date la nef, avec notamment  son portail gothique  conservé  au moment  de  la  reprise du clocher au XVIIème s., ainsi que la grande baie à remplage rayonnant du chœur.  L’église connut vraisemblablement des  campagnes  de  restauration  importantes au  XVème s. au lendemain de la guerre de succession de Bretagne. Au XVIème s., une modification notable fut apportée au  plan initial  par l’aménagement  de  la  chapelle sud qui englobe dans son massif les trois dernières travées du collatéral ainsi que le retour d’équerre de ce dernier ; la présence d’une baie à remplage rayonnant dans son mur  est, baie actuellement  murée, prouve bien que la chapelle existait déjà en partie et que la campagne du XVIème s. a visé à l’augmenter, à percer son mur sud d’une grande fenêtre au remplage d’inspiration Renaissance, voire à modifier le tracé en tiers-point des grandes arcades qui séparent la nef du bas­côté : ces dernières sont, en effet, beaucoup plus élancées à la hauteur de la chapelle. Le mur-pignon, imposant et asymétrique en raison du collatéral auquel   on accède par une porte basse cintrée, est décoré de crochets  fleuris ; tandis  que le rampant de gauche part d’un acrotère en forme de sirène, d’inspiration Renaissance, celui de droite  s’élance  depuis une  gargouille  saillante, de  type gothique. C’est au XVIème s. également que furent reprises les deux baies de  la façade nord. Le siècle suivant voit la construction de la sacristie au nord (1646- 1649), l’élévation  du clocher (1656 -1657) et l’aménagement du versant sud de la façade en arrière duquel s’appuie l’ossuaire, par Vincent  L’Abat, tailleur de pierres de la  région de  Guingamp. Le portail  gothique est étroitement inséré, et en retrait , entre de puissants contreforts, ce qui renforce l’impression massive du clocher dans sa partie inférieure. Cette nouvelle  campagne devait s’attacher avant cour à la construction du  beffroi et  de la  flèche auxquels on  accède par  une tourelle  d’escalier hors  œuvre  qui flanque   le   clocher au nord ; la  chambre des cloches à  deux étages  est  entourée d’une  étroite terrasse  en encorbellement , bordée d’une balustrade ajourée ; les décors à boules des clocherons qui cantonnent la flèche  confirment  cette campagne  du  XVIIème siècle. Au cours du XVIIIème s., la chapelle sud  fut restaurée  ainsi  que les  façades  de l’ossuaire et du porche ; la nef fut alors  couverte  d’une voûte  lambrissée  en berceau. Parmi le  mobilier  intéressant renfermé  dans  cet édifice,  figure  la charmante série des statues en bois polychrome des  Douze Apôtres abritées  jusqu’à une époque récente sous le porche à auvent  et  déplacées par  sécurité  à l’intérieur de l’église. Pour cette première  campagne  de travaux  qui  prévoyait la réfection de la charpente, de la couverture et  des maçonneries  du  chœur, de la chapelle sud et de la sacristie,  la  Sauvegarde de  l’Art  Français a  octroyé  une subvention de 70 000 F en 1995.

E. G.-C.

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