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Édifiée au cœur du bourg, l’Église Saint-Pierre dépendait avant la Révolution du diocèse d’Évreux, la terre d’Irai relevant de la vicomté de Verneuil. Elle est mentionnée en 1306 dans un acte par lequel l’abbé de Saint-Laumer (Saint-Lhomer) de Blois consent au partage des dîmes entre les religieux et le curé. Il y aurait eu alors un prieuré. L’église d’origine aurait été détruite pendant la guerre de Cent Ans. Elle semble avoir été reconstruite pour l’essentiel au XVIe siècle.

Elle se compose de deux nefs accolées et d’un chœur à chevet plat dans le prolongement de la grande nef. La chronologie en est assez difficile à établir. Une toiture à deux versants en tuiles plates recouvre les deux nefs. La charpente à chevrons formant ferme couvre deux charpentes plus petites. Le clocher à quatre pans couvert d’ardoises dresse sa flèche sur le flanc nord de la nef. Les fenêtres ont été ouvertes aux XVe ou XVIe s., les plus anciennes au sud sont dotées de meneaux et de remplages flamboyants. La sacristie a été construite en 1844 derrière le maître-autel. La façade occidentale comporte deux niches à soubassement flamboyant abritant deux statues classées au titre des Monuments historiques.

Le décor intérieur connut de profondes transformations dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Le grand arc entre la nef et le chœur fut agrandi pour permettre une meilleure visibilité, ainsi que le bas-côté, grâce à l’ouverture de deux nouvelles arcades reposant sur des piliers polygonaux, différents des trois premiers. Une grande baie de style Renaissance fut ouverte pour éclairer le bas-côté.

Furent alors  mis en place, en haut de la nef, deux petits retables en pierre ornés de tableaux représentant l’Assomption d’après Rubens et la Décollation de saint Jean Baptiste d’après une gravure de François Perrier. Ces tableaux sont signés Boulangerie, maître peintre à Argentan et datés de 1668. La pièce maîtresse du mobilier est cependant le maître-autel. Sur un autel en tombeau, commandé en 1748, a été posé un retable-tabernacle monumental du XVIIe s. provenant de l’église de La Madeleine de Verneuil. Ses colonnettes torses cannelées enroulées de pampres sont multipliées dans différentes proportions. Il est couvert d’un abondant décor sculpté, peint et doré.

La voûte lambrissée du chœur a fait l’objet de multiples campagnes de restauration jusqu’à ce qu’en 1862 le Conseil de fabrique décide de la recouvrir d’un plafond de plâtre. En 2017, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 5 000 € pour la restauration de la voûte.

 

Servanne Desmoulins-Hémery

Le projet en images