• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

L’Église Saint-Martin d’Ids-Saint-Roch tire son vocable d’un prieuré du même nom qui dépendait de l’ancienne abbaye augustine de Puyferrand (Le Châtelet) : la paroisse portait le nom de Saint-Roch au XVIIIe siècle. Si la commune a gardé le nom de la paroisse, l’église a conservé le vocable de Saint-Martin. Bien que l’édifice soit une construction ou reconstruction du début du XIIIe s., une partie de la façade occidentale pourrait être plus ancienne : deux contreforts d’angle encadrent la façade. La porte en plein cintre s’ouvre dans un avant-corps. De part et d’autre, deux petites fenêtres en plein cintre éclairent la nef. Un larmier est placé à la jonction entre la partie basse et le pignon.

L’église est en croix latine, le clocher placé à la croisée du transept suivant une disposition courante au XIIe s. dans les églises rurales dont l’architecture s’inspire des abbayes dont elles dépendent. La base massive du clocher laisse supposer un développement plus important que la flèche polygonale du clocher actuel. Le chœur et les bras du transept, de plan carré, sont d’égales dimensions. Ils sont voûtés d’ogives, alors que la croisée du transept est voûtée d’arêtes à faux joints. Les retombées des voûtes reposent sur des chapiteaux à crochets ou à volutes. Le chevet est plat. Chœur et transept sont éclairés par de hautes fenêtres étroites en arc brisé. La séparation entre nef et transept est bien marquée par l’arc triomphal en arc brisé plus bas que la nef.

Le très mauvais état de l’église au XIXe s. justifia une restauration dès la fin du siècle. Dans les années 1890, les travaux sont conduits par l’architecte Charles Leboutte (architecte de l’arrondissement de Saint-Amand-Montrond) qui entreprend la reprise totale de l’édifice : réfection des pignons découverts, reconstruction de la nef (murs gouttereaux avec nouvelles fenêtres, lambris en berceau plâtré à faux joints laissant les entraits de la charpente d’origine apparents), pose d’un enduit à faux joints, suppression d’une partie de la galerie en appentis longeant la façade sud.

L’église a conservé un mobilier nombreux et plusieurs objets sont dignes d’intérêt : une Vierge à l’Enfant du XVIIe s. (IMH 2012), une statue de saint Jean et une statue de saint Roch en terre cuite de la fin du XVIIIe s. (IMH 2012), ainsi qu’un tableau du même siècle représentant saint Roch soignant les pestiférés (IMH 2012). Deux séries de stalles, datées du XVIIe s. (IMH 2012), proviennent de l’ancien prieuré d’Orsan (ordre de Fontevraud) à Maisonnais (analogues à celles conservées à l’église de Lignières).

La Fondation du patrimoine et l’Association pour la restauration de l’église d’Ids-Saint-Roch (AREIS) soutiennent l’effort municipal de réhabilitation de l’église. En 2017, la Sauvegarde de l’Art français a participé pour 8 000 € à la restauration de la maçonnerie, de la couverture et de la charpente.

Nathalie de Buhren

Bibliographie :

Arch. dép. Cher, 145 O 2 ; 1763 W.

Le P. Fontaine, « Bénédiction des cloches d’Ids-Saint-Roch », La Semaine religieuse du Berry, 1875, n° 19.

Buhot de Kersers, Statistique monumentale du département du Cher, t. IV, Bourges, 1889 (réimpr. Marseille, 1977).

Le projet en images