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L’église Saint-Léger de Grosley-sur-Risle est encore entourée de son ancien cimetière, abandonné depuis 1913 et dont une partie du mur d’enceinte  paraît contemporaine  de  la  reconstruction  de  l’église au XVIe siècle. Quelques traces de l’édifice roman primitif, notamment une grande arcade en plein cintre rebouchée, apparaissent encore dans le mur sud de la nef. Ce premier sanctuaire était construit, semble-t-il, en blocage de silex.

L’église, d’architecture très soignée, qui a été presque entièrement reconstruite au XVIe s. se caractérise au contraire par l’emploi de la pierre de taille, le silex noir étant réservé aux motifs décoratifs en damier qui ornent les deux murs pignons et le chœur : ils pourraient correspondre à une même campagne de travaux, la construction du mur nord de la nef et la reprise du mur sud en constituant une autre. La petite flèche d’ardoise qui surmonte la première travée de la nef en a remplacé une plus ancienne en 1837. Les proportions importantes de l’église s’expliquent probablement par le patronage des seigneurs de Grosley, qui furent successivement les comtes d’Harcourt au XVe s. et les ducs de Lorraine à partir de 1471. Construite sur un plan rectangulaire, l’église présente à l’ouest une façade constituée d’un vaste mur pignon avec rampants à crossettes, scandé par deux larmiers et contrebuté aux angles par des contreforts à doubles glacis au dessin très recherché. Le portail, refait en 1859, s’ouvre sous une arcade en plein cintre moulurée. A l’opposé, la sacristie s’appuie sur le chevet plat et forme une sorte d’abside pentagonale. Son toit, moins élevé que celui du chœur, laisse apparaître le pignon du mur est, semblable à celui de la façade ouest, mais ayant, lui, conservé sa croix faîtière d’origine .

A l’intérieur, une même voûte en carène renversée couvre toute la longueur de l’édifice. La séparation entre les trois travées de la nef et les deux du chœur est seulement marquée par la présence de deux autels latéraux, dédiés l’un à saint Léger et l’autre à la Vierge, et par l’adjonction d’un Calvaire portant la dace de 1656 sur l’entrait servant de poutre de gloire .

Le sol du chœur, toutefois, a été surélevé à une époque indéterminée (peut ­ être au XVIIIe s., comme semble l’indiquer la présence d’un dallage à cabochons), ce qui a entraîné la suppression de l’ancien linteau en arc surbaissé de la porte latérale qui s’ouvre au nord du chœur et son remplacement par une ouverture rectangulaire peu esthétique. Le chœur contient un retable du XVIIIe s. et plusieurs statues anciennes, dont une sainte Barbe en pierre, classée en 1988 au titre des Objets mobiliers.

La couverture en tuiles places de l’édifice étaie en très mauvais état. Pour sa réfection, la Sauvegarde de l’Art Français a versé une aide de 50 000 F en 1996.

G.- M. L.

Le projet en images