• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption qui porte pour deuxième, et peut-être primitif vocable, Sainte-Honorine, est un édifice relativement important (35 m de long), situé à proximité d’une fontaine consacrée également à sainte Honorine, martyrisée en pays de Caux au Ive s., et dont les restes furent conservés au monastère de Graville puis transférés à Conflans devant la menace normande au Ixe siècle.

Une partie de l’église romane a été conservée dans les grosses maçonneries de la façade occidentale et des murs de la nef. Arcisse de Caumont signale des parties en feuilles de fougère et deux petites fenêtres romanes cintrées. Des contreforts à ressauts ont été ajoutés au XIIIe s. tant sur la façade que sur les murs gouttereaux.

Des ouvertures plus récentes montrent des interventions successives : porte Renaissance au sud, fenêtres du XIXe s. La corniche est à modillons simples sans figures. La nef est couverte d’une voûte lambrissée avec tirants et poinçons apparents. Une chapelle seigneuriale au nord est également couverte d’un lambris.

Le chœur, en revanche, est voûté en pierre. C’est un bel ensemble architectural du XIIIe s., constitué de deux travées dont les ogives, doubleaux et arcs formerets reposent sur des colonnes dont les tailloirs polygonaux et chapiteaux à crossettes affirment le XIIIe siècle. À l’extérieur, la corniche, très normande, en dents de scie, est portée par des modillons aux têtes grimaçantes.

Un somptueux décor intérieur avait été créé au XVIIIe s. pour exalter, au-dessus du maître-autel, l’Assomption de la Vierge, colonnes et pilastres à chapiteaux corinthiens supportant entablement, corniche à modillons, fronton courbe entre deux pots à feu. Un important groupe sculpté de l’Assomption occupe le centre du retable. Deux autels latéraux à retables de la même époque encadrent l’arc triomphal. Le tout avait souffert des destructions révolutionnaires. Le XIXe s. a reconstitué au mieux ce décor à partir des éléments anciens préservés. Deux statues du Sacré Cœur et de saint Joseph ont remplacé les peintures des autels latéraux. L’ensemble ne rompt pas l’harmonie de cette vision polychrome.

Pour achever les travaux engagés pour la restauration de la façade ouest, reprise de charpente et couverture, la Sauvegarde de l’Art français a apporté une aide de 15 245 € en 2002.

Ph. Ch.

 

Bibliographie :

 Ch. Vasseur, « Gonneville-sur-Dives », dans A. de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, IV, Arrondissements de Pont-l’Évêque et de Falaise, Caen, Paris, 1859, p. 25-30. (Réimpr. : Mayenne, 1978.)

Le projet en images