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Le village de Farceaux est situé dans la partie centrale du Vexin normand, à quelques centaines de mètres au nord de la voie romaine conduisant de Paris à Rouen. Si le patronage de saint Vaast fait habituellement référence à une fondation du haut Moyen Âge, le tracé du village et la présence de lisières forestières fossiles témoigneraient plutôt d’une installation née d’un défrichement « en étoile», attribuable au XIes., peut-être à l’emplacement d’une pars agricolagallo-romaine. Le nom même de la paroisse, farseaus, latinisé en farcellis pourrait être une déformation romane du falcislatin (faux, serpe ou faucille…). Il est vrai que le village, qui compte au XIIIes. 45 foyers, soit environ 200 habitants, se situe, à l’époque, au milieu des terres à blé les plus riches d’Occident. La puissante famille seigneuriale des Crespin tient jusqu’à la fin du XVes. le patronage d’une cure sans doute d’un fort rapport financier, notamment du point de vue des dîmes.

L’église elle-même, construite au centre du village, affecte un plan rectangulaire allongé : elle est constituée d’une nef à trois travées, surmontée à l’ouest d’un court clocher pyramidal. La maçonnerie en silex lié au mortier avec chaînage vertical en pierre de taille calcaire témoigne d’une reconstruction du XVIes., y compris pour ses baies en plein cintre. Le portail ouest a été largement repris au XVIIIes. avec une porte d’entrée sous arc en plein cintre à claveau passant (chronogramme 1767, lecture douteuse pour le dernier chiffre) surmontée d’un entablement dont les armoiries ont été bûchées. Le choeur, en léger retrait, à deux travées et chevet plat, constitue la partie la plus ancienne (XIIes.) de l’édifice avec ses deux contreforts plats et sa maçonnerie de silex en petit appareil régulier. Les deux baies de chaque travée ont malheureusement été victimes d’un nouveau percement rectangulaire disgracieux, sans doute au XVIIIes., à l’époque de la construction de la sacristie qui prolonge le chevet. La porte ouest donne accès à la nef, dont le dallage est ancien et les murs enduits. La première travée occidentale abrite les poteaux cylindriques de l’appui du clocher ; les deux autres travées sont couvertes d’une charpente en berceau du XVIes., à sablières moulurées et entraits à engoulants. Sur le choeur, légèrement surélevé, le berceau a été recouvert d’un enduit au plâtre, sans doute sur lattis. Un grand retable du XVIIIes. accompagne le maître-autel.

Entre 1984 et 2000, la commune a procédé seule à la restauration du clocher, du porche et de la sacristie. Les travaux de 2005-2006 ont permis, sous le contrôle de l’architecte des Bâtiments de France, la restauration de la charpente et la réfection complète de la couverture en ardoise et de la zinguerie. La commune a pu bénéficier, en 2007, d’une aide de 5 000 € de la part de la Sauvegarde de l’Art français.

 

Lionel Dumarche

 

 Bibliographie :

 

  1. Charpillon et abbé A. Caresme,Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, Evreux, 1867-1868, p. 152-154, « Farceaux ».
  2. Baudot, « Les églises du canton d’Etrépagny », Nouvelles de l’Eure, n°14, 1962 p. 23.

 

 

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