• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Le village de Coussegrey est situé en Champagne méridionale sur la voie romaine qui reliait Tonnerre à Troyes. En 1789, il dépendait de l’intendance et de la généralité de Paris, élection de Tonnerre, du bailliage de Sens et de celui secondaire de Tonnerre. La paroisse était le siège d’une cure relevant du diocèse de Langres.

L’église, dédiée à Notre-Dame de l’Assomption, s’inscrit dans le contexte des grandes campagnes de reconstruction, d’agrandissement et de mises au goût du jour des églises auboises au lendemain de la guerre de Cent ans. L’édifice se compose d’une modeste nef  unique romane plafonnée, sans contreforts, couverte par un toit débordant plus bas que celui du chœur. Ses façades sont percées, au nord, de trois baies rectangulaires étroites et, au sud, de trois fenêtres en plein cintre, sans doute agrandies postérieurement. Le seul ornement de cette nef réside dans une corniche à denticules qui court sous la couverture. Au tout début de l’époque gothique, la nef est constituée par un chœur voûté de pierre à chevet plat, contrebuté par des contreforts et éclairé à l’est par une simple baie d’axe et par deux baies ménagées dans les murs sud et nord. Au-dessus du chœur, vers  l’ouest, s’élève le clocher roman dont la base carrée et trapue est percée, sur trois de ses faces, de quatre baies cintrées ; un tore amortit l’intrados des baies centrales. Sa face ouest est masquée en partie par le pignon de la nef. Il est surmonté par une flèche en ardoise. Ce clocher fait partie de la quarantaine de clochers de type roman conservés dans la région ; il est très proche de celui de l’église de l’Isle­-Aumont.

À la Renaissance, on élève un transept saillant dont les bras forment deux chapelles ; celle du nord est dédiée à saint Pierre et celle du sud à saint Nicolas. Les corniches du chœur, du transept et du clocher sont ornées de petites consoles ou de denticules ; ce type de corniche, que l’on trouve déjà à l’époque romane, a persisté dans l’Aube jusqu’à la Renaissance. L’escalier d’accès aux combles se trouve au sud, dans une tourelle contemporaine du transept située dans l’angle formé par le transept et le chœur.  À pans coupés, elle est couverte par un toit en  poivrière.

Le plafond de la nef, qui vient d’être restauré, portait la date de 1829. La nef est séparée du faux transept par un arc brisé à pénétration. Le chœur et le transept sont voûtés d’ogives qui, dans le chœur, retombent sur des chapiteaux à feuillages.

L’édifice conserve un grand nombre d’objets classés et inscrits des XVIe-XVIIe et XVIIIe s. ; entre autres, un groupe de l’Éducation de la Vierge, un saint Jacques et un donateur, une Vierge de Pitié, plusieurs statues de saints. Le maître-autel, avec son retable et sa toile, représente saint Jacques le Majeur. On remarque aussi, à l’extérieur du  bras sud du transept, un bas-relief du XVIe s. représentant la résurrection de Lazare avec l’épitaphe d’Itier Gauchet, prêtre, mort en 1554.

Le mauvais état général des couvertures de l’édifice a incité la municipalité à entreprendre leur  restauration. Les travaux ont concerné essentiellement la charpente, réfection des lattis et chevrons et des couvertures. Une partie des tuiles plates a été changée ; les faîtages et l’ensemble du système de descentes des eaux pluviales ont été refaits. Enfin, le plafond en bois de la nef a été supprimé.

Pour ces travaux, qui ont eu lieu  en 2004 et se sont achevés en janvier 2005, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé à la commune une aide de 4 000 €.

Jannie Mayer

 

Bibliographie :

  1. d’Arbois de Jubainville, Répertoire archéologique de la France du département de l’Aube, Paris, 1856, p. 67.
  2. Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale  (Aube) des origines à 1790, t. 1, Langres, 1942, p. 49-50.
  3. Beau, Essai sur l’architecture religieuse de la Champagne méridionale auboise hors Troyes, Troyes, 1991, p. 46, 50, 62, 77, 78, 99.

Le projet en images