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L’église Saint-Maurice date pour ses parties les plus anciennes du début du XIIIe siècle. C’est en effet à cette époque que l’on édifia le chœur pourvu d’un bas-côté au nord, disposition peu fréquente dans les églises de la Marne au XIIIe siècle.

La nef et la première travée du chœur ont été restaurées après la guerre de Cent Ans. Les parties hautes du clocher (celui-ci est implanté  sur la première travée du bas-côté nord) furent refaites à la même époque.

Une dernière campagne de travaux date du XVIIIe siècle. On lui doit la reconstruction de la façade ouest avec le portail à fronton triangulaire. Les deux contreforts ouest de cette façade sont un ajout récent.

Le chœur du XIIIe s. est composé de deux travées fermées par un chevet plat. La première travée est couverte par une croisée d’ogives, la seconde par une voûte d’ogives sexpartite. Ce chœur est longé au nord par un bas-côté de même longueur, lui aussi à chevet plat, avec lequel  il communique par trois grandes arcades en arc brisé reposant sur des piles quadrangulaires. Les nervures et les doubleaux reposent sur des colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux à crochets, avec, à la retombée des crochets, une feuille sculptée. Les clés de voûtes sont décorées de masques. Le mur du chevet est percé d’un triplet ; du côté sud, il est éclairé de trois baies étroites en arc brisé.

Cette partie de l’église est la plus remarquable ; sa forme (chœur profond à chevet plat) est assez courante en Champagne au XIIIe siècle. On remarquera aussi le tracé fin et aigu des voûtes. La travée est a conservé sa charpente d’origine composée de neuf fermes sans faîtière, dont les chevrons sont maintenus par deux entraits retroussés assemblés à mi-bois.

La nef est couverte par une voûte lambrissée en forme de carène renversée (XVIe siècle). Le voligeage a été récemment restauré.

L’église conserve une Vierge à l’Enfant du début du XVIe s., en pierre, et un Christ en Croix, en bois, du XVIIIe siècle. Les vitraux ont été réalisés en 1936 par E. Mauret.

La Sauvegarde de l’Art français a participé aux travaux de restauration de l’arc triomphal en accordant 1 000 € en 2003.

J. F.

 

Bibliographie :

Arch. dép. Marne, 2 O 1438.

Abbé A.-C. Boitel, Recherches historiques, archéologiques et statistiques sur Esternay, son château et les communes du canton, Châlons, 1850, p. 244-251.

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