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La commune de Chennegy était, sous l’Ancien Régime, une paroisse du diocèse de Troyes, doyenné de Villemaur, à la collation de l’évêque. Son église, placée sous le vocable de Saint-Martin, a été bâtie au début du XVIe siècle. Largement ruinée pendant les guerres de Religion, elle fut reconstruite aux XVIIe et XVIIIe siècles, et témoigne de trois phases de construction.

L’édifice présente un plan rectangulaire. Il se compose d’une nef à un vaisseau central, encadré de collatéraux de même hauteur. La nef se termine, à l’est, par une abside à cinq pans. Un clocher-porche s’adosse contre la façade occidentale. Il s’élève sur trois niveaux séparés par des cordons horizontaux ; il est construit, comme le reste de l’église, en pierre crayeuse. Sur ses angles, deux contreforts à retrait montent jusqu’au bandeau du deuxième niveau, dont une petite baie cintrée éclaire chacune des trois faces. Un carré de charpente, formant chambre des cloches, surmonte l’ensemble. Recouvert d’ardoises depuis 1782, il est ajouré sur chaque face par deux baies cintrées munies d’abat-son. Le tout est couronné d’une toiture pyramidale en ardoise. Sous le bandeau du deuxième niveau, la face sud présente les vestiges d’un cadran solaire.

Seuls l’accès occidental et la petite porte sud de la deuxième travée sont ornés d’un décor. La corniche moulurée périphérique et les nombreux contreforts avec leurs chaînes d’angle en soubassement rompent la simplicité des façades nord et sud de l’édifice, accentuée par les deux longs rampants de la nef, couverts en tuiles plates.

À l’intérieur, la nef et ses collatéraux sont divisés en quatre travées. L’abside et la première travée datent du XVIe siècle. Les deuxième et troisième travées sont du XVIIe s., la dernière du XVIIIe siècle. Malgré ces différentes phases de travaux, l’édifice offre une certaine homogénéité de style : les quatre travées sont voûtées sur croisées d’ogive. Les arcs doubleaux et nervures de style ogival reposent sur des piliers cylindriques, dont l’unique décor est une base à talons, sur plan octogonal. À l’angle sud-ouest intérieur du collatéral sud, une tourelle d’escalier donne accès aux combles.

Au milieu du chœur se trouve la pierre tombale de Pierre de Lamarre, mort le 5 avril 1540. Outre cette pierre tombale, l’église abrite deux groupes sculptés classés M.H. et caractéristiques du « Beau XVIe » : une Vierge de pitié, et une Éducation de la Vierge. Si le mobilier du XVIIe s. a laissé peu de traces, le XVIIIe s. est bien représenté par le maître-autel, ainsi que par le retable de la chapelle sud. Pour sa part, le XIXe s. se distingue par une Charité de saint Martin peinte par Anne-François Arnaud en 1826.

Les travaux de restauration ont débuté au milieu de l’année 2010. Ils ont concerné la charpente de la nef, dont le chevronnage était en mauvais état, ainsi que l’ensemble de la couverture de la nef. Ils ont également porté sur la maçonnerie, notamment au niveau des fenêtres de la nef, des bas-côtés et de l’abside, des contreforts, et des corniches, largement déstabilisées. La Sauvegarde de l’Art français a participé aux travaux en accordant un don de 19 000 €, en  2012.

Nicolas Dohrmann

 

Bibliographie :

A. Roserot, « Chennegy », dans Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790, tome I, Langres, 1942, p. 374.

D. O., Chennegy. Église Saint-Martin. Restauration extérieure de la nef et du chœur. Projet de restauration, s.d. [2010 ?], 4 p.

Recensement du patrimoine mobilier des églises de l’Aube : www.culture.gouv.fr/champagne-ardenne/objets-mobiliers/aube/IM10006158.html#Copyright

Le projet en images

Chicheboville (14) Chapelle ND de Béneauville - Sauvegarde de l'Art français

Crédits : Jean-Charles de Sèze, Architecte du patrimoine