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Avant 1790, Buxières était le siège d’une paroisse succursale de celle de Ville-sur-Arce, au diocèse de Langres, doyenné de Bar-sur-Seine. Au XVIIe s., un vicaire, qui percevait un tiers de la dîme – les deux autres revenant aux religieux de l’abbaye de Mores – était chargé de la desserte de l’église paroissiale.

L’édifice, placé sous le vocable de Saint-Martin, est d’une longueur totale de 27 mètres. Il se dresse au milieu du cimetière paroissial, fermé par des murets. L’église est en forme de croix latine surmontée, à la croisée, d’un clocher trapu en bois, avec fût à 8 facettes et toiture en ardoise. Le reste de la toiture, à l’exception de la sacristie du XIXe s., est couvert de tuile plate. Si la nef s’élève sur des fondations du XIIe s. et laisse apparaître une baie de la même époque, l’église date essentiellement du XVIe s., avec des parties hautes remontées à la fin du XVIe s., voire au XVIIe siècle. Le chœur, le transept et la croisée sont voûtés en pierre, sur croisées d’ogives, avec liernes et tiercerons. La nef est couverte d’un lattis plâtré, simulant une croisée d’ogives. Une sacristie ancienne, basse, voûtée, s’élevait sur le côté nord. Elle a été désaffectée en 1864, lors de la construction d’une nouvelle sacristie sur le côté sud, entre deux contreforts. La présence de celle-ci (simplement couverte en tôle ondulée) a entraîné la démolition presque totale d’un des deux contreforts, ainsi que la fermeture complète d’une baie. L’accès aux combles se fait du côté nord-est, par un escalier couvert en tuile plate et habillé d’un bardage en bois, éclairé par une lucarne.

Les seuls objets protégés dans l’église sont la dalle funéraire gravée d’un des marguilliers de Buxières, mort en 1508 (objet classé le 5 décembre 1908), ainsi qu’un calvaire en bois du XVIe s., (I.S.M.H. le 12 août 1985). Deux statues, dont une intéressante Charité de saint Martin en bois polychrome, ainsi que la clôture des fonts baptismaux, sont toutes trois du XVIe siècle. Cependant, la plupart des objets de cette église, ainsi que le mobilier, datent du XVIIIe ou du XIXe siècle.

Consciente des dégradations croissantes des façades, des toitures et des combles, la commune de Buxières-sur-Arce élabore un projet de restauration à partir de 2009. L’église est fermée au culte en 2012 et les travaux débutent la même année (Daniel Juvenelle, architecte du patrimoine). Les travaux durent trois ans et l’église restaurée accueille à nouveau le culte à partir du 15 mars 2015.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé 9 000 € en 2012 pour la réfection des charpentes et couvertures et la restitution de l’ancienne sacristie, et 20 000 € en 2014 pour la restauration des toitures et la reprise de la façade.

Nicolas Dohrmann

A. Roserot, « Buxières », dans Id., Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube), des origines à 1790, t. I, Langres, 1942, p. 270.

Le projet en images