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Église Saint-Aignan. Si la toponymie a gardé la trace de deux églises, on ne sait plus rien de l’église disparue dont l’existence est attestée dans le cartulaire de l’abbaye de Coulombs à la fin du XIe s., document dans lequel le village porte déjà son nom actuel. Jusqu’à la Révolution, l’église Saint-Aignan dépend de l’abbé de Coulombs, qui nomme le curé et perçoit une grande part des dîmes, le reste revenant à trois autres établissements religieux, l’abbaye de Saint-Vincent-des-Bois à Sainte-Maixme, la cathédrale de Chartres et la léproserie du Grand-Beaulieu à Chartres.

Il s’agit d’une église à nef unique, du XVIe s. dans sa majeure partie, à laquelle a été adjointe, au nord, une chapelle de la Vierge aux dimensions imposantes. La nef est prolongée par un chœur à pans coupés.

D’origine romane, l’église se caractérise par une façade cantonnée de quatre contreforts massifs de grison qui encadrent un simple portail de pierre de Vernon en plein cintre et comportant deux chapiteaux ornés, l’un de motifs floraux, l’autre de grappes de raisins semées d’escargots. Elle conserve quelques petites baies étroites de style roman, elles aussi encadrées de grison. Ce parti architectural est fréquent dans la région. Le chevet gothique à trois pans, doté de contreforts trapus et massifs de pierre, est percé de baies à meneaux, tandis que la nef présente des fenêtres gothiques à remplages, ouvertes après la destruction qu’elle subit partiellement pendant la guerre de Cent Ans. Le clocher, de dimensions modestes, domine la façade. Il a fait l’objet d’une réfection totale en 1937.

La nef unique est couverte de bardeaux dont on sait qu’ils ont été refaits en 1748 par le charpentier Allais. Pour une mise au goût contemporain, en 1752, le curé commande au serrurier de Blévy « la façon d’une grille » pour séparer l’abside du chœur. Une dizaine d’années plus tard, la chapelle de la Vierge est repeinte et dotée d’un nouveau mobilier dû au sculpteur Harmant de Dreux. Dans le même temps, ses verrières sont refaites.

L’église conserve des éléments  mobiliers remarquables : une statue de saint Jacques le Majeur et du donateur,  vraisemblablement de la première moitié du XVIe s., dont on ignore l’histoire, et une cathèdre provenant de l’abbaye de Saint-Vincent-aux-Bois. À la fin du XVIIs., le curé décide de renouveler le mobilier et commande à un menuisier local une chaire, un banc d’œuvre et un confessionnal. L’édification du grand retable de bois doré a entraîné l’occultation partielle des baies du chevet. De facture relativement classique, deux colonnes d’ordre corinthien supportent un grand fronton triangulaire, dont les rampants accueillent deux anges adorateurs. En son centre, une niche abrite une statue du Christ et, de part et d’autre, deux consoles supportent la statue de saint Aignan, patron de l’église, et celle de saint Sébastien. Un autel en tombeau complète l’ensemble.

Pour participer aux travaux de charpente et de couverture sur le clocher et la nef, ainsi qu’aux reprises de maçonnerie sur les élévations ouest, sud et nord, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 10 000 € en 2012.

Brigitte Féret

 

Bibliographie :

Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2922 : Inventaire des titres du grand séminaire de Chartres.

Arch. dép. Eure-et-Loir, H 1261 : Inventaire des titres de l’abbaye de Coulombs.

Arch. dép. Eure-et-Loir, H 3907 : Inventaire des titres de l’abbaye de Saint-Vincent-aux-Bois.

N.Girard, La longue histoire d’une petite commune d’Eure-et-Loir : le Boullay-les-Deux-Églises, Boulogne, 1983, 224 p.

Le projet en images

Giverny (27) Eglise Sainte-Radegonde - Sauvegarde de l'Art Français