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La commune de Boissy-en-Drouais est située à l’ouest de Dreux. L’église paroissiale, dédiée à la Vierge, est implantée au centre du village et semble appartenir à la campagne de reconstruction postérieure à la guerre de Cent Ans. Le plan de l’édifice est constitué d’une nef de quatre travées, dont la première reçoit le clocher. Le chœur est quant à lui rythmé par deux travées droites et un chevet plat, à trois lancettes, dissimulé par le retable du maître-autel principal. Une sacristie a été greffée, en 1731, sur le côté nord, en accès direct avec le chœur.

L’ensemble de la construction est homogène : en pierre calcaire de Vernon, elle est scandée de contreforts utilisant en partie basse des blocs de grès et de grison. L’église est largement éclairée par les quatre baies à remplage flamboyant qui ont été percées au nord comme au sud.

L’édifice est couvert d’une charpente à chevrons formant fermes entièrement lambrissée, dont le décor au pochoir a été repris au XIXe s. par des entreprises de peinture drouaises. Mais c’est probablement la campagne du début du XVIe s. qui retient l’attention. En effet, sur la façade ouest a été greffé un portail renaissant, en calcaire tendre, constitué de deux pilastres à décor de candélabres pourvus de chapiteaux soutenant un entablement, au-dessus du portail à voussures, finement ciselé d’un rinceau floral. Le tout est surmonté par une niche à dais qu’encadrent deux poissons et deux balustres, et couronné par un motif proche d’une lucarne. Cet élément remarquable de la première décennie du XVIe s. reflète les premières introductions du style renaissant dans l’architecture religieuse. L’on pense également au portail de l’église de Pierres sur la vallée de l’Eure.

L’intérieur de l’église reflète par son mobilier les grandes commandes réalisées à partir de 1759 pour renouveler le décor des églises paroissiales rurales. L’on remarque notamment le grand retable monumental du chœur, mais également le banc d’œuvre et surtout la chaire, en bois et plâtre, mise en place, en 1759, en implantant dans le mur arrière un escalier d’accès. Cet ensemble mobilier accompagne les décors peints du XIXe s. que ce soit le faux-appareil des murs ou le décor au pochoir de la voûte lambrissée.

La campagne de travaux qui vient de s’achever a nécessité deux tranches fonctionnelles : la première a été consacrée aux travaux d’assainissement, de couverture de la nef et du clocher, de reprise des sculptures (portail ouest), des vitraux ; la seconde s’est attachée aux enduits extérieurs, aux piliers du beffroi du clocher, à l’éclairage, au nettoyage de la voûte peinte et au traitement de conservation du mobilier. Cet important chantier mené par l’architecte en chef Régis Martin a été soutenu par la Sauvegarde de l’Art français par un don de 6 000 € en 2017.

 

Fabienne Audebrand

 

Le projet en images