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Le village de Beurey est mentionné dès le XIIe s. dans un cartulaire du prieuré de Vendeuvre. L’église Saint-Andoche était jadis à la collation du prieuré de Vendeuvre. Cet édifice du XIIe s. a été partiellement remanié et agrandi au XVIe s., période où les édifices romans construits dans des matériaux fragiles comme la craie souffrent de vétusté et où la prospérité économique qui suit la guerre de Cent Ans entraîne de nombreuses transformations et reconstructions des lieux de culte.

Saint-Andoche se compose d’une nef unique de deux travées, d’un transept double et d’un chœur à chevet plat. La façade occidentale, très remaniée, est percée d’un portail rectangulaire surmonté d’un arc brisé. La nef est éclairée de deux fenêtres du côté sud, anciennes fenêtres romanes transformées au XVIe siècle ; elle a conservé au nord ses étroites fenêtres romanes. À la Renaissance a été élevé un double transept, caractéristique des églises de la région troyenne à cette époque. Ce transept saillant, épaulé aux angles par de gros contreforts, est constitué de deux vaisseaux inégaux ; la travée orientale est plus étroite que la travée occidentale sans doute en raison des substructures conservées du chœur roman qui ne permettaient pas d’agrandir l’édifice vers l’est. De ce fait la disposition des contreforts des pignons nord et sud reflète l’inégalité des deux transepts. Ces pignons uniques sont percés de deux larges baies moulurées en arc brisé à remplage Renaissance ; au nord, l’une des fenêtres a perdu le sien. Une couverture unique à double pente, plus haute que celle de la nef, abrite l’ensemble du transept dont la travée occidentale est couronnée d’un petit clocher carré d’origine romane auquel on accède par un escalier situé au nord. Sous la toiture court une corniche ornée de modillons à parties convexes élargies à la base entre deux parties concaves.

Le chœur irrégulier a conservé son chevet plat roman percé d’un triplet aujourd’hui bouché mais encore très lisible. Il est épaulé par de gros contreforts, celui du nord est particulièrement important. Par ailleurs, il a conservé sa corniche d’origine à modillons sans ornementation. Le mur biais sud est éclairé par une vaste baie à remplage flamboyant. Au-dessous est venu se greffer un local technique. La différence de traitement des remplages des fenêtres de la nef et du transept, franchement Renaissance, et de la fenêtre du chœur, encore flamboyante, permet de supposer que les travaux du XVIe s. ont débuté par cette partie de l’édifice.

Si le chœur et le transept ont été voûtés au XVIe s., la nef n’a reçu des voûtes d’ogives en bois qu’au XVIIe siècle. Les transepts sont séparés par deux piliers isolés sur lesquels les voûtes retombent directement par pénétration. La voûte de la chapelle sud-est est plus complexe et ses nervures en éventail pénètrent aussi dans de fines colonnettes adossées aux murs. Le sanctuaire a été diminué lors de la mise en place d’un retable, une sacristie étant aménagée à l’arrière. La baie sud éclaire les deux parties.

On a découvert dans la nef des traces de peintures murales du XVIe s. qui se rapportent au thème de la vie de saint Andoche ; on a pu identifier en particulier saint Honoré et sainte Barbe.

Dans le chœur, une peinture murale de la même époque, représentant une gloire avec des anges, est partiellement cachée derrière les boiseries. Il subsiste aussi des traces d’un faux appareil de pierre rouge encadrant les ouvertures, décor typique de la région au XVIe siècle.

L’édifice renferme plusieurs objets classés Monuments historiques, un bénitier du XVe s., un groupe représentant saint Pierre, sainte Anne et la Vierge, de la Renaissance, le retable du maître­ autel et celui de la chapelle est du bras sud du transept avec des bas-reliefs de scènes de la vie de la Vierge de l’époque classique. L’édifice présentait de nombreux désordres : la charpente de la nef n’était plus contreventée, les sablières de celle du chœur reposaient en partie dans le vide. Des désordres apparaissaient dans la voûte en bois de la nef qui s’affaissait, le clocher n’étant pas épargné. C’est pourquoi, en 2000, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 30 490 € à la commune pour faire les travaux nécessaires à la conservation du monument.

J.M.

Le projet en images