Bérigny, Chapelle Saint-Quentin-d’Elle

La chapelle Saint – Quentin – d’Elle fait partie du hameau du même nom, situé à mi-distance  et  à quelques centaines de mètres entre  la  forêt  domaniale  de  Cerisy,  au  nord-est,  et  la vallée  de l’Elle, au sud-ouest. Cette église était la paroisse des Hûchiers de Saint-Quentin, colonie d’artisans installés  par  les  ducs de  Normandie dans ce territoire, jadis  très  boisé,  afin  de  réaliser le  mobilier des églises et demeures  de  la  région.  En  1762, l’église est  agrandie ;  le  maître  d’œuvre,  Louis  Le  Petit, en  est,  alors,  le curé. Rattachée à la commune de Bérigny le 27 septembre  1812,  l’ancienne paroisse de Saint-Quentin sert de chapelle domestique aux habitants du château du lieu de 1847 à 1972. Depuis 1944, les dégradations s’accumulaient et, en 1970, la toiture achève de s’effondrer. Couvert d’une végétation sauvage, l’édifice est acquis, ainsi que le petit cimetière circonvoisin , en 1990, par M. et Mme Hugues Levard qui contribuent à sa restauration  avec  l’Association  des  amis de la chapelle de Saint – Quentin – d’Elle. Longue de 20,95 m, large de 5,75m, cette  chapelle  comprend  deux  parties  situées  dans  l’axe l’une de l’autre : une partie  d’époque  médiévale  et  une  partie  datant des  extensions  du  XVIII^e  s.  Tournée  vers  l’ouest,  la  partie  du   XI^e  s. est en schiste,  de  facture  irrégulière  et  maçonnée  à  la  terre.  Le portail  d’entrée,  en  calcaire,  de  construction  plus récente, s’ouvre sur la façade ouest. Le mur sud est percé de deux ouvertures : une fenêtre  ogivale taillée également dans des pierres calcaires et une porte  basse  latérale  dont  un   des   montants  est  gravé de  trois croix. Le chœur, à l’est, est du  XVIII^e s.  Il  est  séparé de la  partie  occidentale  par  un  mur de refend (contrebuté au sud par un contrefort). De  facture  soignée,  l’abside  à  trois  pans  est  éclairée  de  six   baies  dont les assises régulières sont alternativement en  schiste  et  en  calcaire. Une porte basse conduisait à une  sacristie. Le sol à deux niveaux séparés par une marche de  calcaire  est  pavé  d’ardoise et de carrelage. La chapelle Saint – Quentin – d’Elie a bénéficié en 1994 d’une aide de 25 000 F de la Sauvegarde  de  l’Art Français.  Grâce  à cette première participation, la charpente et la couverture de la moitié du bâtiment ont pu être réalisées. Pour la fin des travaux de couverture, la Sauvegarde de l’Art  Français  a  accordé  en  1995  une subvention de 30 000 F.

J.-F. D.