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Située dans la Flandre intérieure, non loin de Bergues, l’église de Bambecque est dédiée au grand saint de l’Artois, Omer, dont la cité est distante d’environ trente kilomètres, mais dans le département voisin du Pas-de-Calais. L’édifice est d’origine romane, comme en témoignent les maçonneries de grès ferrugineux encore visibles dans les parties basses et sur les façades de la tour de clocher, maçonneries que l’on trouve de manière identique dans de nombreuses églises flamandes de la région. La rattachant également aux autres églises du pays flamand, le plan et l’élévation en font une hallekerke traditionnelle avec trois nefs de même élévation, couvertes de toitures indépendantes à grandes noues longitudinales et terminées chacune par une abside à trois pans, celle du chœur étant plus importante. Un mur diaphragme sépare les trois nefs de la partie est, dévolue au chœur. Il peut se lire à l’extérieur de l’édifice par un léger décrochement des murs gouttereaux des nefs latérales et surtout par une légère saillie au niveau des toitures. Sur le plan, ce mur est marqué par un renforcement des contreforts extérieurs et l’existence de piliers à colonnes engagées à l’intérieur. La haute tour de façade est placée hors œuvre et fonctionne comme un signal de l’édifice dans la plaine flamande.

L’église a vraisemblablement été reconstruite au XVIe s., comme en témoignent l’architecture d’un gothique très dépouillé et la date de 1591 lisible sur le bas-côté sud ; cependant l’ensemble a été fortement repris au début du XVIIe s. après la guerre des Gueux au cours de laquelle un grand nombre d’églises avaient été dévastées. Aucun décor particulier ne vient souligner l’architecture et les grandes baies des nefs latérales ont perdu leurs remplages, à supposer d’ailleurs qu’il y en ait jamais eu. À l’intérieur, les trois nefs sont séparées par des piles circulaires portant de grandes arcades, l’ensemble étant couvert de voûtes lambrissées, en berceau dans la nef principale et brisées dans les bas-côtés.

Comme beaucoup d’églises flamandes, Saint-Omer de Bambecque est très riche en mobilier et son décor intérieur est, lui aussi, d’une grande qualité. Tous ces éléments se sont accumulés depuis le XVIIe : lambris d’appui couvrant l’ensemble des murs, stalles de chœur, maître-autel en bois ciré et doré, dont le tabernacle tournant permettait de changer le décor selon le calendrier liturgique, retables des XVIIe et XVIIIe s., vraisemblablement exécutés par des artistes dunkerquois issus des ateliers de l’arsenal militaire, table de communion rocaille et chaire à prêcher baroque. On trouve également de nombreux tableaux et monuments funéraires témoignant  de l’importante vie paroissiale avant la Révolution.

Le chœur de l’édifice, couvert de lambris peints et cirés, a subi une importante attaque de mérule qui a envahi aussi bien les murs que les pieds de charpente et les décors. La Sauvegarde de l’Art français a contribué au sauvetage de cette partie de l’église pour un montant de 15 245 € en 2000.

Br. S.

Le projet en images