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Autels-Villevillon SAF

Église Notre-Dame. Depuis 1835, les anciennes municipalités des Autels-Saint-Éloi et de Villevillon sont réunies en une seule commune. Si l’église des Autels n’offre guère d’intérêt archéologique, en revanche, celle de Villevillon a conservé tout son caractère. Selon une charte de 1059, cette paroisse fut donnée à l’abbaye de Saint-Père de Chartres par le seigneur du lieu. L’église aurait alors été rebâtie en pierre par les moines sur les restes d’un sanctuaire antérieur à l’an mil. L’édifice actuel a conservé le plan et les murs de l’époque romane. La nef unique et rectangulaire se prolonge à l’est par un chœur carré un peu plus étroit et terminé par un chevet semi-circulaire. L’église est un lieu de pèlerinage à saint Fiacre (1er dimanche de septembre) et à saint Blaise (3 février).

Le petit clocher quadrangulaire, surmonté d’une pyramide octogonale recouverte d’ardoises, est l’un des éléments les plus pittoresques du paysage. Les murs de l’édifice sont en maçonnerie de silex, soutenus par des contreforts réalisés pour moitié en grison et en pierre de taille. Les neuf ouvertures primitives sont encore visibles. Quatre autres fenêtres avec remplage flamboyant à un seul meneau ont été percées à la fin du XVe siècle. De cette époque datent de nombreux aménagements tels qu’une nouvelle charpente à fermettes et un portail Renaissance. Ce dernier, situé à l’ouest, offre un cintre très aplati surmonté d’un gâble en accolade orné d’élégants crochets sculptés. Flanqué de deux contreforts à ressauts en grison, il est surmonté d’une fenêtre ronde avec une rosace. Également de cette période, une porte en anse de panier, précédée de quelques marches, a été aménagée au sud.

À l’intérieur, quatre poteaux de bois reposant sur le sol, dont un porte la date de 1755, supportent le clocher. Ce clocher a été abattu par une tempête en 1967 et n’a pu être restauré qu’en 1972 par une équipe de bénévoles. L’église abrite une collection de quatorze statues en bois polychrome du XVIe siècle. Parmi elles, citons, sur la poutre de gloire, au-dessus de l’entrée du chœur, une crucifixion avec la Vierge et saint Jean. Par ailleurs, l’église possède un intéressant mobilier du XVIIe siècle. Les fonts baptismaux offrent, notamment, une ordonnance particulière : placés dans une sorte d’enfeu, ils comprennent une piscine carrée et le réservoir d’eau baptismale. Ce dispositif singulier est protégé par une boiserie qui s’ouvre à deux vantaux comme les portes d’une armoire. Outre ces ensembles inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, l’église est ornée, sur la paroi sud, d’une peinture murale du XVe s. découverte en 1967 : le Dict des trois morts et des trois vifs. D’une superficie de six mètres sur deux, cette fresque très estompée présente trois cavaliers et, en face d’eux, séparés par une croix, trois squelettes brandissant des faux.

L’église a été partiellement restaurée au XIXe siècle. Des vitraux neufs ont été installés de 1866 à 1869 et la voûte cintrée en bardeaux date de 1873. La ferveur manifestée à l’égard du pèlerinage a stimulé de nombreuses bonnes volontés locales et permis sa sauvegarde. Une association dynamique œuvre dans ce sens et veille, depuis 1960, à l’entretien, à la restauration et à l’animation de l’église.

Pour la restauration des trois premières travées occidentales, de la couverture de la nef et de la structure du clocher, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une subvention de 30 490 €.

J.-Fr. D.

 

Bibliographie :

D.R.A.C. Centre, Inventaire général : dossier.

N. Doublet, Pouillé du diocèse de Chartres, 1738.

B. Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres, Paris, 1840, t. I, p. 163-164 : charte de donation ; p. CCCXXXIV : pouillé du XIIIe siècle.

É. Lefèvre, Eure-et-Loir : dictionnaire géographique des communes, Chartres, 1856, p. 325-327.

É. Guillon, « Notice sur la commune des Autels-Villevillon », Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir,  t. VII, 1882, p. 70-75.

J.-B. Bordas, Histoire sommaire du Dunois, Châteaudun, 1884, t. II,  p. 200-201.

Chanoine Y. Delaporte, J. Fauquet, Villevillon : âme du Perche, préface de l’abbé Charriau, La Ferté-Bernard, 1967, 25 p.

Bulletin de la Société archéologique d’Eure-et-Loir. Monuments et richesses artistiques de la France, Eure-et-Loir : édifices religieux des cantons de Nogent-le-Rotrou et Authon-du-Perche, n° 93, 4e trimestre 1982, p. 18, 36, 41.

P. et R. Lerou, «La statue, support de la piété populaire »,  Aspects de la piété populaire dans le Perche et en Basse-Normandie, colloque,  la Lubinière, 1987, Cahiers percherons, 1987, p. 38, 46-47, 50-52.

P. Cassaigne, Ph. Siguret, Le Perche-Gouet,  Ceton, 1989, p. 89-91 : « Les Autels-Villevillon ».

A.-M. Romero, « Villevillon », Le Figaro, 17 mai 1999.

J. Leteinturier-Laprise, « Notre-Dame de Villevillon : une église romane en péril », Sites et monuments, n° 171, déc. 2000, p. 16-18.

Le projet en images

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