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L’église Saint-Nicolas d’Anserville doit dater pour l’essentiel du XVIIIe siècle. Il est probable que le seigneur du lieu depuis 1730, Jean-Baptiste Michel, secrétaire du Roi, n’est pas étranger à sa reconstruction. La cloche unique conservée dans le clocher fut d’ailleurs donnée par lui. Elle porte l’inscription : «  L’an 1740 ai été bénite par monseigneur Joseph Deshayes prêtre vicaire en charge d’Anserville et nommée Marguerite par Mre Jean-Baptiste Michel écuyer secrétaire du Roy maison couronnée de France, seigneur d’Anserville et par Dame Marguerite Postel son épouse. »

Le plan de l’église se compose d’un vaisseau unique de cinq travées terminé par une abside à trois pans. L’usage de la brique domine dans l’élévation extérieure des murs avec les contreforts talutés et les piédroits des baies simples en arc brisé qui ajourent le vaisseau. Font exception les contreforts plus épais en pierre qui, au sud comme au nord, marquent la limite entre la quatrième et la cinquième travée, de même que la baie d’axe, la seule qui présente un remplage de pierre à trois lancettes, sous un tympan ajouré de trois oculi sur des mouchettes. La présence sous l’appui de cette fenêtre de trois courts contreforts, en pierre également, témoigne peut-être de vestiges d’un édifice plus ancien, qui ne saurait en tout cas, en raison de la relative lourdeur du remplage de la baie, être antérieur au XVIe siècle.

Le vaisseau est couvert d’une charpente lambrissée à entraits, poinçons et faux entraits. L’extrémité des entraits reposant sur les sablières est soulagée par des aisseliers. Un clocher charpenté émerge à peine du toit, à l’extrémité occidentale de la nef. Une triple arcade en supporte le poids à l’intérieur de l’édifice et dégage la partie inférieure de la première travée pour permettre l’accès aux parties orientales. La façade est un simple mur-pignon entièrement en briques, épaulé par quatre profonds contreforts à couronnement taluté. Les deux contreforts médians encadrent le portail en arc brisé. Deux étroites baies aveugles constituent la seule ornementation de la moitié supérieure du pignon.

L’église abrite des fonts baptismaux à cuve et pied moulurés du XVe s., classés en 1912, quelques œuvres d’art populaire, notamment deux statues de saint Nicolas, patron de l’église, et une intéressante statue de Vierge à l’Enfant, qui pourrait remonter au début du XVIe s., placée dans un autel classique flanqué de colonnes ioniques.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une subvention de 22 867 € pour les travaux de drainage et de réparation des maçonneries, de la charpente et de la couverture.

D.S.

 

Bibliographie :

Précis statistique sur le canton de Méru, arrondissement de Beauvais [par L. Graves], Beauvais, 1837, p. 42-43.

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