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Abondant se situe dans la vallée de l’Eure, à proximité immédiate de la forêt domaniale de Dreux et de l’important château de Sourches, très transformé au XIXe s., dont le parc a été dessiné par les Duchêne. Il apparaît que les importants travaux conduits à l’église, au XVIe et au XVIIIe s., sont dus aux libéralités de cette famille.

L’actuelle église Saint-Pierre succède à un édifice du XIIe s. qui dépendit des chanoines de Saint-Étienne de Dreux puis des religieux de Notre-Dame du Bec. Grâce aux registres paroissiaux, les dates de sa construction sont précisément connues : en 1508, levée de la charpente ; en 1516, poursuite de la construction grâce aux dons de Pierre de Guerry, alors seigneur d’Abondant ; en 1548, levée d’un clocher de 60 m au-dessus de la tour, qui fut sommée d’une croix en 1549 ; la cérémonie de la dédicace par l’évêque de Meaux n’intervint qu’en 1604. La même année, fut créée, sous le patronage de saint Sébastien et sainte Barbe, une confrérie de Charité qui demeura active jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Parmi les événements notables concernant cette église, on sait qu’en 1739 la foudre tomba sur le clocher et se propagea aux combles. Il fallut vingt ans pour réparer les désordres, aussi les nouvelles cloches ne furent-elles fondues qu’en 1759 : elles eurent pour parrain et marraine Louis du Bouchet, marquis de Sourches et la marquise Marguerite Henriette de Maillebois, fille du maréchal.

L’édifice, composé d’une nef de quatre travées et d’une abside à pans coupés, est dominé par la silhouette trapue de son clocher qui s’élève au sud de la façade occidentale : après l’incendie, il a été reconstruit à 20 m au lieu de 60. Légèrement détaché par rapport à la nef, il est flanqué d’une tourelle d’escalier sur son côté nord-ouest, trois épais cordons en partagent l’élévation. La façade occidentale, dont les deux niveaux sont séparés par un cordon, est percée d’un large portail flamboyant cantonné de deux pilastres et de deux contreforts soigneusement maçonnés qui entrent dans la composition d’ensemble : ainsi leur base moulurée s’insère-t-elle dans la modénature du soubassement du mur de façade. L’arc en accolade qui conserve quelques fleurons a perdu son couronnement. Une statue de saint Pierre en évêque a été placée dans la niche du trumeau. Les ouvertures percées dans les murs latéraux semblent avoir été retracées au XIXe s., lors de la mise en place de nouveaux vitraux.

Les aménagements intérieurs avaient été renouvelés au XVIIIe s. grâce aux dons de la famille de Sourches : boiseries du maître-autel, tabernacle, retable de Joseph Leclair. Les deux statues de saint Sébastien et saint Pierre datent de cette période. Cependant la plupart de ces dispositions ont été revues au XIXe s., chaire, chemin de croix et surtout vitraux. Une chapelle dédiée à saint Louis avait été aménagée à la base du clocher, à la demande de la duchesse des Cars, châtelaine d’Abondant, en 1846 : on y voyait les armes des familles de Tourzel et des Cars. Un tableau représentant La toilette de l’Enfant Jésus, provenant de la chapelle du château désaffectée depuis 1938, en ornait l’autel.

De nouvelles mises au goût du jour furent opérées autour des années 1960, les stalles furent supprimées et un autel face au public fut commandé à Jean Villette, artiste chartrain.

Pour la mise en place d’une meilleure collecte des eaux pluviales et des reprises de maçonneries, la Sauvegarde de l’Art français a accordé au titre de l’année 2001 une subvention de 10 671 €.

Fr. B.

 

Bibliographie :

Arch. Sauvegarde de l’Art français : extrait des registres paroissiaux d’Abondant, joint au  dossier.

« Château d’Abondant », Connaissance des arts, janvier 1970, n° 215, p. 68-69.

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